19/10/2015

"Les figures mythiques du soulèvement" à Montreuil


Jusqu'au 31 octobre • Montreuil
Expo LA CALLE (la rue)
Paolo Gasparini
+ Les figures mythiques du soulèvement
Festival, cycle films-débats, spectacles

« L'exposition La Calle (la rue) est composée d'une sélection de photos de Paolo Gasparini réalisées de 1960 à nos jours. Le fil conducteur, c'est la rue comme chaîne de mémoire. Un espace fait de sédiments et de strates où se trament histoires collectives et individuelles. L'exposition nous conduit au Mexique à Tijuana, au Chiapas, à São Paulo, à Caracas et dans les villes européennes, Paris, Berlin et aux États-Unis à Los Angeles ou à New York. L'univers thématique de Paolo Gasparini est lié au genre de l'essai structuré par des photos prises en direct. Dans un second temps, le photographe juxtapose et associe les images dans une dialectique qui pointe une lecture a posteriori. »

Dans l’exposition, le photographe fait dialoguer deux mondes : un pris dans la perspective du dupliqué et de la copie dans les métropoles européennes ; l’autre sans les filtres du reflet dans les villes et villages d’Amérique latine. En combinant les rues des deux mondes, le discours visuel de Paolo Gasparini souligne et systématise une vision d’auteur sur des espaces différents liés par les signes et les codes de la modernité.

Dans le cas des rues de l’Amérique latine, Gasparini montre où vit, dort, mange, travaille et meurt la grande majorité des latino-américains (« Ceux d’en haut et ceux d’en bas »), sur le seuil de la modernité. Ici, les rues sont couronnées par des annonces ou des affiches ; se constituent l’espace privé des marginaux, mais aussi l’espace de la fête ou de la protestation.

Des villes européennes, l’artiste expose des routes viables, avec des images publicitaires et des slogans, où les piétons flous ou en mouvement sont réfractés et multipliés dans les surfaces translucides de vitrines. Ici, la rue est métaphore du voyage ou des routes : un espace multiculturel, multiethnique et liminaire.

L’ensemble des images représente un important corpus de travail qui rend visible les préoccupations éthiques et morales de l’auteur, qui, en un demi-siècle, a documenté, enregistré et témoigné comment « mal vivent » les dépossédés dans les centres urbains et les banlieues du continent américain. L’exposition La Calle (la rue) sera composée de 100 images. Des audiovisuels seront présentés en parallèle de rencontres et discussions sur le travail de (et avec) Paolo Gasparini et la pratique photographique en Amérique latine.

Parallèlement, sera interrogé le rapport extrêmement fort qui s'est tissé entre l'Amérique latine et l'Europe autour d'un thème : les figures mythiques du soulèvement.
Accueillir les photos de Paolo Gasparini à La Parole errante à la Maison de l'arbre d'Armand Gatti, c'est  aussi essayer de saisir comment les hommes et les femmes engagé(e)s dans des luttes d'émancipation de l'Amérique latine sont devenues en Europe les figures mythiques du soulèvement. Emiliano Zapata, Che Guevara, Rigoberta Menchu, Yon Sosa, Camilo Torres et le sous-commandant Marcos. Comme si les pays, dont ils étaient les ressortissants, portaient la responsabilité de l'avènement d'un autre ordre social et économique après la disparition du message bolchevik. Etaient-ils aussi une autre manière de penser le politique comme en témoigne les écrits de Marcos ou les rencontres de Porto Alegre.

Dans ce cadre, trois ensembles majeurs de Gasparini seront présentés : un consacré à Che Guevara, l'autre à la photographe Tina Modotti et le dernier intitulé la route de Zacapa. Des textes d'Armand Gatti rythmeront l'exposition en commençant par des articles écrits en 1954 au Guatemala jusqu'à la pièce de théâtre Premier voyage en langue maya avec surréaliste à bord.

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