02/03/2015

Un Guevara qui sortait du lot

Lu sur Polemica cubana :
LA DISPARITION DE NOTRE AMI ET COMPAGNON CUBAIN 
CANEK SÁNCHEZ GUEVARA

Notre ami et compagnon cubain Canek Sánchez Guevara vient de mourir à Mexico des suites d’une opération du cœur. Il avait 40 ans, fils d’Hildita Guevara, il était le petit-fils rebelle du Che.
Dans les langues anciennes du Mexique, Canek voulait dire le « Serpent noir ». Né à La Havane en 1974, depuis plusieurs années, il menait une existence vagabonde afin de poursuivre le voyage de son grand-père en Amérique latine. Il tenait depuis un journal qu’il avait appelé « Voyage sans motocyclette ».

Irrévérencieux et plein de sagacité, il critiqua à de nombreuses reprises et très ouvertement la révolution cubaine, jusqu’à ce qu’il soit obligé, à 22 ans, d’abandonner son pays natale pour s’installer au Mexique où vivait une partie de sa famille.

Écrivain, musicien de rock et graphiste de talent, Canek était un anarchiste iconoclaste, un homme libre et courageux. À Cuba, dès son adolescence, il tourna le dos à la carrière de militaire de haut rang que voulait lui imposer son entourage. Punk et rebelle, il critiqua ouvertement les tenants du régime, les militaires et la bourgeoisie socialiste qui n’accepta jamais de voir l’héritier du Che s’opposer à eux.

« La révolution cubaine a accouché d’une bourgeoisie et d’appareils répressifs disposés à défendre du peuple une bureaucratie, très éloignée de ce même peuple. Mais surtout elle a été anti-démocratique en raison du messianisme religieux de son leader », déclarait-il dans un entretien pour l’hebdomadaire mexicain Proceso en octobre 2004.

Une des raisons qui l’éloignèrent de l’île fut « la criminalisation de la différence, aux moyens de la « persécutions des homosexuels, des hippies, des libres penseurs, des syndicalistes et des poètes » et l’installation d’une « bourgeoisie socialiste (…) faussement prolétarienne ».

« Toutes mes critiques sur Fidel Castro partent de son éloignement des idéaux libertaires, de la trahison commise contre le peuple de Cuba et de l’épouvantable système de surveillance établi pour préserver l’État en écrasant les gens ».
Il était membre du Mouvement libertaire cubain en exil depuis de nombreuses années et il écrivait pour des revues littéraires mexicaines comme Letras libres et Milenio Semanal.
Canek, tu resteras toujours en nos mémoires libertaires. Que la terre te soit légère.
¡Hasta siempre compañero !
Daniel Pinós
Groupes d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba 

Aucun commentaire: