20/03/2014

Climat : le double langage des banques françaises

Lu sur le site des Amis de la Terre :

Une carte révèle les activités climaticides 
des banques françaises en Australie
Les ONG australiennes Market Forces et 350.org ont publié une carte qui révèle les activités climaticides des banques françaises à l’autre bout de la planète. Loin de leur siège français et de leurs engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique, Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole financent massivement l’industrie des énergies fossiles en Australie et contribuent à l’émission de millions de tonnes de dioxyde de carbone. 

L’Australie fait partie des plus gros émetteurs de dioxyde de carbone par habitant et ce, sans même prendre en compte les émissions induites par la combustion du charbon et gaz extraits sur son sol mais qui sont brûlés à l’étranger. Pourtant alors que l’urgence climatique impose à tous les pays des efforts en matière de réduction de leurs émissions, les autorités australiennes soutiennent farouchement le développement des industries du gaz et du charbon et tirent vers le bas les négociations internationales sur le climat.

Si elle était comptabilisée dans ses figures en matière d’émissions, la combustion du charbon australien serait le premier émetteur de gaz à effet de serre de l’Australie, responsable en 2011 de l’émission de 180 millions de tonnes de CO2. Et cela ne devrait point baisser étant donné la volonté affirmée des gouvernements fédéral et nationaux d’ouvrir de nouvelles mines de charbon en vue de soutenir et accroître les exportations vers la Chine et l’Inde, comme celle d’Alpha Coal, un projet soutenu par la Société Générale.

Et, bien que cela se passe de l’autre côté du monde, les banques françaises ne sont pourtant pas étrangères à la création d’une véritable bombe à retardement climatique. Au contraire, elles sont bien présentes dans le financement des énergies fossiles en Australie. Avec 1,642 milliards de financement depuis 2008, BNP Paribas est la onzième banque internationale à y avoir le plus soutenu les industries fossiles. En ce qui concerne le charbon, le combustible le plus carboné, BNP Paribas et la Société Générale s’illustrent par un soutien respectif de 667 et 507 millions d’euros depuis 2008 !

C’est en effet ce que montre une carte interactive publiée en ligne par les ONG australiennes Market Forces et 350.org. Y sont affichés les financements des principales banques internationales dont celles françaises dans des projets de mines et centrales de charbon ou à gaz et dans l’industrie des énergies fossiles. Y figurent BNP Paribas et Société Générale, mais aussi le Crédit agricole - présent dans le secteur gazier ou dans les ports charbonniers – ou encore Natixis. (...)

BNP Paribas et le Crédit Agricole se disent engagés dans la lutte contre le changement climatique, la Société Générale prétend vouloir maîtriser et réduire son empreinte carbone. L’illustration sur le terrain ? Leur soutien respectif à hauteur de 107, 95 et 105 millions d’euros au financement d’Hazelwood, une des centrales les plus polluantes de la planète et de sa mine en feu depuis un mois, qui aurait du être fermée il y a longtemps et qui provoque une pollution digne de Pékin ! Depuis 2008, les trois banques françaises comptent parmi les six premiers financeurs d’Hazelwood, devant la plupart des grosses banques australiennes. (...)
> L'article en entier et ses liens vers les pétitions en rapport.
> La carte australienne des activités de nos banques.

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