31/01/2014

Cavanna ? M..., alors !


22-02-1923 Naissance à Paris, où maman est allée accoucher. Le paradis : enfant de Rital à Nogent.
1926-1929 La maternelle. J’apprends à lire, à écrire et à danser des rondes. Premier amour (malheureux) pour Gisèle Bénotet.
1929-1934 La communale. J’aime bien l’école. J’aime encore plus faire le con.
1934-1939 La « supé ». Je deviens beaucoup plus con que studieux.
1939-1940 Concours des Postes. Trieur de lettres. Plein de copains. On rigole bien.
Juin 40, l’exode à vélo. La Poste débauche. Je vends des primeurs sur le marché. Le marché s’écroule. Je me fais maçon chez les Ritals. La vie au grand air !
1943-1945 Raflé par le STO. Deux ans et demi de camp à Berlin. Deuxième premier amour : Maria. Je la perds. Retour lamentable.
1946-1949 Je cherche Maria. En vain. Ça va mal. Je m’amuse à dessiner pour un journal de déportés. Y prends goût. Par hasard, je deviens petit technicien en chauffage industriel. Rencontre Liliane, survivante de Ravensbrück. Mariage à la sauvette. Elle meurt au printemps. Ça va très mal.
1949-1950 M’improvise dessinateur « humoriste ». Parviens à surnager. Rencontre Tita. Si belle… Elle a trois fillettes. Coup de chance : 27 m2 au fond d’une cour croulante, à Vincennes.
1953 Naissance de Jérôme.
1954 Je deviens rédac’ chef de Zéro, journal vendu par des colporteurs. Mort de papa.
1955 Naissance de Laurent.
1956 Petite maison au Plessis-Trévise.
1960 Avec Bernier (futur Professeur Choron) et mon ami Fred, nous lançons
Hara-Kiri, « journal bête et méchant », tout d’abord vendu au colportage. Gros travail. Années intenses. Débuts arides. Le succès vient. Censures (interdictions à l’affichage) en 1961 et 1966.
1969 Lancement de L’Hebdo Hara-Kiri.
1970 Interdiction de L’Hebdo. Gros scandale. Lancement de Charlie Hebdo.
1976 Rattrapés par le béton, les Cavanna s’enfuient en Seine-et-Marne, au « château » de Forest. Mort de maman.
1978 Je publie Les Ritals aux éditions Belfond.
1979 Les Russkoffs.
1981 Charlie Hebdo cesse de paraître pour raisons financières. J’ai du temps pour écrire. S’ensuivent autobiographies, romans, réflexions sur la langue et maints autres titres. Collaboration régulière aux Nouvelles littéraires, à Hara-Kiri (qui disparait en 1985), à Zéro (un autre !), puis à La Grosse Bertha.
1992 Avec Philippe Val, Cabu et Wolinski, entre autres, décision de ressusciter Charlie Hebdo.
Pierre Belfond ayant vendu sa maison d’édition, je passe chez Albin Michel. L’éditeur Hoëbeke me propose d’écrire le texte d’un livre illustré par les photos de Doisneau. Ce sera Les Doigts pleins d’encre, que suivront, chez le même éditeur, Les Murs de la classe, Les Enfants de Germinal, etc.
Partageant ma vie entre Paris et la Seine-et-Marne, je continue à dévorer du curé, du chasseur, de la pub et d’autres monstres chaque semaine dans Charlie Hebdo. Un roman de temps en temps.

(FRANCOIS CAVANNA PAR LUI-MEME, PIQUÉ POUR LA BONNE CAUSE AU SITE DE "CHARLIE HEBDO". 1923-2014.)

Aucun commentaire: