29/07/2013

"Le mystérieux kibboutz de Pardailhan"



« Au début des années 1960, un groupe de 
80 Parisiens décide de faire renaître un village abandonné de l'Hérault pour y fonder un kibboutz. Ils s’installent à Pardailhan situé sur un plateau à
50 km de Béziers. La terre y est caillouteuse et le climat parfois rude. Vincent Thibout qui a visité Israël et séjourné deux ans dans un kibboutz parvient à convaincre ces familles du onzième arrondissement de Paris de transposer l'expérience collective israélienne en France. Ils quittent leur travail, vendent leurs biens pour fonder une communauté agricole égalitaire sans argent où chacun "travaille selon ses possibilités et obtient selon ses besoins". L'Assemblée générale décide de tout. Cette petite république est cimentée par une croyance qui mélange à la fois le jansénisme, le sionisme, le judaïsme et le socialisme.
Avec beaucoup de mal, ils parviennent notamment à cultiver des pommes de terre et élever un gigantesque poulailler. Les femmes se mettent à travailler pour une usine de confection à Paris et les hommes se font employer dans des petites industries de la région.
L'expérience s'achève au bout de trois ans. Les uns et les autres repartent avec semble-t-il un sentiment d'échec après avoir soldé leurs dettes. Aujourd'hui, les adultes ou les enfants de cette communauté avant "le temps des communautés" refusent de témoigner de ce passé. En revanche, des habitants de Pardailhan d'hier et d'aujourd'hui – l'ancienne institutrice du kibboutz, le journaliste du Monde qui s'était rendu sur place à l'époque et Claude Gutmann, aujourd'hui écrivain, qui a fait un aller retour au kibboutz avec son père à l'âge de 15 ans – se souviennent  de cette étrange communauté de Parisiens. »



 Voir aussi Pardaillan, de Claude Gutman, aux éditions Folies d'encre (février 2012). 152 pages, 16 euros.

> Voir aussi le reportage TV de 1961 sur le site de l'INA
(15 min) (visionnable et téléchargeable pour 1,99 euro).

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