La fabrique des garçons,
de Sylvie Ayral (Ed.PUF)
Présentation de l'éditeur : « La grande majorité (80 %) des élèves punis au collège sont des garçons. Comment expliquer ce chiffre en contradiction avec le discours égalitaire officiel ? Pourquoi n’attire-t-il pas l’attention des équipes éducatives ? Ce livre propose d’interroger la sanction à la lumière du genre. Il montre l’effet pervers des punitions qui consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportements qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes, homophobes et violentes.
L’ouvrage, fruit d’une recherche exigeante, explore toutes les facettes de cette hypothèse en interrogeant les règlements intérieurs, les registres de sanctions et en donnant la parole aux élèves et aux adultes. Il nous présente, de façon drôle ou émouvante, les dessous de ces rapports de sexe qui forment la trame sensible
ou violente de la vie quotidienne au collège.
Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l’auteur plaide pour
une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des enseignants
au genre. Ces propositions apparaissent comme une urgence si l’on veut enrayer
la violence scolaire.»
Quelques éléments de la table des matières :
Punitions et sanctions en éducation ; la sanction, une place centrale et complexe ; analyser le système punitif dans son champ de fonctionnement ; construction de l’identité sexuée et univers scolaire... ; l’appareil punitif : un système de pouvoir autonome ; mettre en scène
la hiérarchie des pouvoirs; énoncer la loi et définir les déviances ; lecture juridique des faits d’indiscipline : un simulacre de justice ? ; la sanction : du domaine pédagogique au domaine punitif... ; la légitimation de l’asymétrie sexuée... ; collège et rapports sociaux de sexe : l’hégémonie des valeurs viriles ; rites virils et rites punitifs : un renforcement
réciproque et pervers.. »
• Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans. A enseigné dans des classes uniques (âges et niveaux différents), par pédagogie coopérative. Puis enseignante d’espagnol au collège. Docteur en sciences de l’éducation, membre de l’Observatoire international de la violence à l’école.
> Interview de l'auteur (Libé, 11/03/11). Extrait : « Au lieu de parler de tolérance zéro, on aurait tout intérêt à adoucir les choses. A se pencher sur les relations entre garçons et filles : faire des ateliers de parole, travailler sur une mixité active dès la maternelle, analyser comment les injures sont construites et former les enseignants pour cela. Sinon, cela continuera à pourrir le quotidien des classes et à reproduire une société dominée par les valeurs viriles. »
> L'interview-tchat de l'auteur sur Libé : « La punition n'a jamais incité
un élève à travailler » (17/03/11). Extraits : « J'ai toujours essayé de privilégier le dialogue
et l'analyse de la situation, ou du conflit... La punition n'a jamais incité un élève à travailler, tout au plus à copier sur ses copains pour ne pas être puni. On n'apprend jamais sous
la menace, on ne fait que se soumettre... On apprend quand on a envie d'apprendre
et certainement pas sous la menace... »
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