Mercredi 20 octobre • Paris
Projection-débat de Nosotros del Bauen
("Nous autres du Bauen"), 2010.
« Le mouvement des entreprises récupérées d’Argentine, après la crise économique et financière qui a frappé le pays en 2001, suscite d’autant plus d’intérêt que la crise est, aujourd’hui, devenue mondiale.
Dans le cœur de Buenos Aires, l’hôtel Bauen fut construit sous la dictature militaire pour accueillir la Coupe du monde de football. Durant
25 ans, ses employés ont servi l’élite argentine et accueilli les touristes venus du monde entier. Depuis mars 2003, ils travaillent en autogestion, se partageant les tâches et les salaires, votant lors des assemblées générales toutes les décisions les concernant. Elena, Osvaldo, Santiago, Marcello sont quelques-uns des employés de la coopérative. Ils luttent aujourd’hui contre leurs anciens patrons, désireux de récupérer l’immeuble à leur profit. Droit au travail contre droit à la propriété, quelle légitimité l’emportera ?
À partir de ce lieu unique, témoin de l’histoire tourmentée de l’Argentine, s’expérimente, chaque jour, le travail sans patron.
L’histoire de l’hôtel : Mars 2003 : une trentaine d’employés venus réclamer l’arriéré de leurs salaires, occupent durant un an le hall de l’hôtel. Après s’être mis en relation avec le MNER (Mouvement national des entreprises récupérées, syndicat des coopératives ouvrières de production), mouvement le plus important parmi les entreprises récupérées, ils créent la coopérative ouvrière des travailleurs du Bauen, puis rouvrent progressivement l’hôtel au public. Mars 2004, ouverture des salons, puis des chambres au public. La cafétéria l’Utopia est entièrement reconstruite, grâce à l’aide entre autres de l’usine de céramiques Zanon. Décembre 2005, vote par le parlement de Buenos Aires de la restitution de l’hôtel à la famille Iurcovich. Début de la mobilisation en faveur de la coopérative. La loi sera annulée en juin 2006.
Février 2007, suite à un court-circuit, un début d’incendie prend dans une chambre du quatrième étage. Avant l’arrivée des pompiers, l’hôtel est évacué en sept minutes par les employés. C’est le prétexte qu’attendaient les Iurcovich pour dénoncer les conditions de sécurité de l’hôtel. Une centaine de policiers bloque l’entrée de l’hôtel. Avril 2007, création d’un nouveau syndicat, le FACTA (Fédération argentine des coopératives de travail autogérées), dans le but de remplacer
le MNER considéré comme défaillant. »
LIEU :
Centre culturel La Clef,
21, rue de la Clef, Paris 5e.
M° Censier-Daubenton.
20 h. Projection-débat organisée par Politis et Voir&Agir. Libre participation aux frais.
Projection suivie d’un débat animé par Antoine Girard, avec Didier Zyserman, réalisateur
du film, Jérémie Reichenbach et Maxime Quijoux, auteur d’une thèse sur les usines
récupérées d’Argentine.
> Pour en savoir plus sur les "entreprises récupérées", lire notamment l'article
de Kristina Hille Les empresas recuperadas en Argentine, une issue à la crise (pdf).
> Un reportage récent sur l'hôtel Bauen.
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