(août-septembre) au "Temps des utopies" autour de trois grands axes. Présentation.
« Espoirs d’en bas : longtemps ancrée au cœur de la sphère sociale, la notion même d’utopie a glissé, à partir du XIXe siècle, dans le seul univers technologique, au risque de perdre son caractère subversif en renonçant à tout changement, surtout radical, du système.
Elle a pourtant toujours été enracinée, au long de l’histoire de l’humanité, dans les rêves et les combats de millions d’hommes et de femmes. Il n’en va pas autrement aujourd’hui. A la contre-utopie que représente le néolibéralisme dominant répondent néanmoins des alternatives positives, comme celle de la décroissance, qui fait son chemin depuis quelques années. Et les espoirs d’avancées s’incarnent, en bas, dans des luttes quotidiennes et novatrices : pour les droits des travailleurs à travers le monde, pour les logiciels libres, pour la gestion publique de l’eau… »
Qui cause de quoi ? De la socio-utopie à la techno-utopie (P. Musso) ;
L’essence du néolibéralisme (P. Bourdieu) ; Enquête sur la décroissance, une idée
qui chemine (E. Dupin) ; Quand résistance rime avec rébellion (Ch. de Brie) ;
La preuve par les logiciels libres (Ph. Rivière) ; Remunicipaliser l’eau (M. Laimé).
« Rêves de savants : chaque progrès scientifique débouche en général sur une modification des conditions de vie et de travail, mais sans suffire à résoudre les problèmes posés aux sociétés contemporaines. Ainsi la crise de l’énergie n’a pas de solution purement technologique. Le déploiement de moustiques génétiquement modifiés ne suffira pas à vaincre le paludisme. Les nanotechnologies peuvent impliquer une manipulation des atomes. Quant à l’enregistrement de l’activité cérébrale, il risque de devenir un instrument de surveillance. Même la colonisation de Mars appelle un "terraformage" très contesté.
En revanche, les tours honnies peuvent devenir écologiques. Mais les organismes génétiquement modifiés menacent la santé humaine… »
Qui cause de quoi ? La crise de l’énergie n’a pas de solution technique (B. Dessus) ; Moustiques transgéniques contre le paludisme ? (Ch. Boëte) ; Nanotechnologies,
l’infiniment petit est déjà parmi nous (D. Benoit-Brovaeys) ; Montre-moi ton cerveau,
je te dirai qui tu es (O. Oullier) ; Demain, des colonies sur Mars... (R. Lehoucq) ;
Gratte-ciels verts made in Germany (Ph. Bovet) ; Professeurs Tournesol
des OGM et PGM (A. Apoteker, J. Testart).
« Horizons philosophiques : d’un bout à l’autre de la planète, l’absence d’alternative handicape les mouvements populaires. Mais ce qui leur manque, ce ne sont pas seulement un cadre structuré, des forces organisées, des programmes détaillés. Ce qui leur fait le plus défaut, ce sont les utopies philosophiques sans lesquelles il n’est pas d’horizon politique véritable. Si la pensée de Karl Marx semble ressusciter, si Pierre-Joseph Proudhon est un des précurseurs toujours actuels de l’anarchisme, si l’ “Ostalgie” des Allemands de l’Est rappelle que même le “socialisme réel” avait ses acquis, ce sont des perspectives pour aujourd’hui dont nous avons besoin : le rêve d’un monde fini, où l’homme doit devenir autonome et maîtriser la Terre. Il est temps d’avoir le courage d’être utopique…»
Qui cause de quoi ? Infréquentable Pierre-Joseph Proudhon (E. Castleton) ;
Karl Marx ressuscité (L. Sève) ; (N)ostalgie est-allemande du communisme
(P. Linden, D. Vidal et B. Wuttke) ; Dangereuse quête de l’enfant parfait (E. Guyonnet) ; Patrimoine de l’humanité (A. Jacquard) ; A société autonome, individus autonomes
(C. Castoriadis) ; Rendre à l’homme sa maîtrise de la Terre (J. Decornoy) ;
Le courage d’être utopique (S. Halimi).
Le tout constellé d'extraits de textes de Platon, Thomas More, Etienne de La Boétie, François Rabelais, Francis Bacon, Thomas Hobbes, Baruch Spinoza, Jonathan Swift, Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel Joseph Sieyès, Maximilien de Robespierre, Thomas Paine, Olympe de Gouges, Nicolas de Condorcet, Gracchus Babeuf, Claude Henri de Saint-Simon, Pierre-Joseph Proudhon, Michel Bakounine, Jean-Baptiste Godin, Paul Lafargue,
Friedrich Nietzsche, William Morris, Theodor Hertzka, Rosa Luxemburg, George Orwell,
Martin Luther King, Aldous Huxley, Ernesto « Che » Guevara, Bertrand Russell. Ouf !
Et comme le note Dominique Vidal en conclusion de son édito : « [...] Oui, c’est d’abord d’une utopie que le monde a besoin. Le grand auteur uruguayen Eduardo Galeano [Las Palabras andantes, 1993] l’écrivait on ne peut mieux : "Elle est à l’horizon, dit Fernando Birri. Je me rapproche de deux pas, elle s’éloigne de deux pas. Je chemine de dix pas et l’horizon s’enfuit dix pas plus loin. Pour autant que je chemine, jamais je ne l’atteindrai. A quoi sert l’utopie ? Elle sert à cela : cheminer." »
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
articles du Monde diplomatique autour d'un thème, enrichis de textes inédits.
Abonnement : 1 an (6 n°), 35 euros.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
2 commentaires:
Tout cela ce sont de belles conneries de bobos !!!
L'écologie est la première des utopies de notre époque, celle d'oser espérer léguer aux générations à venir un monde libre, juste, et vivable, dans lequel on puisse encore respirer un air pur, et cultiver des centaines de variétés de tomates différentes. Considérerais-tu que les enfants de prolos ne sont pas concernés, et que tout cela ne sont que des conneries de bobos ?
Camarade, met de l'eau (de gestion publique) dans ton vin (bio) car le cancer n'est pas une maladie comme les autres, c'est une conséquence directe de la société productiviste et stressante dans laquelle tu évolues comme tout le monde.
Enregistrer un commentaire