Dans la ville nouvelle de l'Isle d'Abeau (Isère, arrond. La Tour-du-Pin), 300 habitants sont logés dans des bâtiments en terre ("le Domaine de la Terre") bâtis il y a plus de 30 ans.
« C'est la remise au goût du jour d'une technique de construction traditionnelle dans la région, dont on retrouve aujourd'hui tout l'intérêt.» Le site est classé depuis 2008 parmi
les 45 trésors du développement durable de la région Rhône-Alpes.
« Il s’agit d’une opération de type HLM constituée de 65 logements individuels regroupés en îlots de 5 à 10 logements mitoyens, du T3 au T6. Les objectifs annoncés par les organisateurs sont de construire un “village exposition” montrant les diverses techniques de construction en terre et quelques-unes des expressions architecturales possibles.
Ici, des scientifiques, des techniciens, des ingénieurs, des architectes, des bureaux étude, des maçons ont noué un dialogue nouveau avec le legs de la tradition pour manifester
une modernité de la terre.
La terre crue est un matériau composite, réellement un "béton maigre", c'est-à-dire un matériau composite fait d’agrégats sans cohésion liés par de l’argile. Dans des proportions très variables, les graviers, les sables, les limons et les argiles constituent cette "terre crue" apte à être utilisée pour la construction. Les propriétés cohésives de l’argile sont telles qu’il en suffit d’une petite quantité pour assurer la cohésion du "béton (maigre) de terre". Ainsi, ne sera-t-il pas nécessaire d’avoir plus de 20% d’argile dans une terre à bâtir alors qu’il faudra au moins 45% de sables et une part non négligeable de graviers pour bien structurer le matériau. De ce fait, les constructions en "béton (maigre) de terre", densifié par compactage (dont la porosité peut être fortement réduite), peuvent atteindre une stabilité irréversible pour peu qu’elles soient bien mises en œuvre et protégées de l’humidité.
Trois grandes familles de construction en terre ont été retenues en ce qui concerne
le Domaine de la Terre : les blocs de terre comprimée (la terre extraite du sol, humidifiée et stabilisée par du ciment est déposée dans le moule d’une presse et comprimée. Puis
les blocs sont assemblés au mortier de terre ou de chaux) ; le Pisé (la terre humidifiée est déversée dans les coffrages en place puis est fortement compactée. Par superposition des différentes couches, on constitue le mur ; la terre paille (on construit d’abord l’ossature en bois et la couverture qui protège des intempéries. La terre est dispersée dans de l’eau jusqu’à l’obtention d’un liquide épais, la barbotine, que l’on mélange à la paille. Ce matériau va servir à remplir les ossatures et construire les murs. Les six logements en terre paille
du village terre ont une protection en bardage bois.
Au final, le Domaine de la terre est constitué de 45% de logements en pisé, 45% en blocs de terre et 10% en terre paille. » (extr. de la page de la mairie de Villefontaine)
qui travaille sur l'architecture de terre et s'attache à développer des filières de construction innovantes et des méthodes de projets adaptées aux contextes locaux.
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