En 2002, des squateurs grenoblois (Les 400 Couverts) publiaient un texte/appel à contributions qui reste d'actualité. Une suite de questions essentielles pour alimenter la réflexion sur les modes de fonctionnement dans une communauté qui se veut libre (squat ou autres), sur les contradictions à résoudre, sur les difficultés de passer d'une théorie floue à une pratique concrète et quotidienne, sur la nécessité de réfléchir
à chacun de nos choix.
Voici quelques extraits de ce texte que vous pouvez retrouver au complet ICI.
Quelques questions à se poser :
« (...) Comment faisons-nous pour survivre sans être esclaves du marché, ou en l'étant le moins possible ? Si nous rejetons le travail, de quoi vivons-nous à côté ? Considérons-nous le RMI et ses acolytes comme des programmes d'assistanat à pirater ou comme des compromissions à même de nous endormir ? La récup est-elle une pratique subversive en tant quelle profite du gaspillage inhérent au capitalisme ou nous confine-t-elle finalement dans une certaine dépendance, dans un profil bas devant le système, dont nous nous contentons des miettes ? Redéfinir dès maintenant ses besoins à la baisse, est-ce un cheminement vers une conscience écologique et sociale ? Ou est-ce une abdication devant une société qui produit de l'abondance, qui l'étale devant nous en même temps qu'elle nous l'interdit ? (...) »
« (...) Et qu'en est-il de labourer la terre, de chercher l'autonomie alimentaire, énergétique, etc. ? Cette autonomie est-elle à portée de main dès aujourd'hui ? Ou nécessite-t-elle un tel effort qu'elle nous ramène à des logiques de travail, de spécialisation, qu'elle accapare nos forces et notre temps sans leur laisser d'autres activités ? Bref, salariat, assistanat, récup, vol, auto-subsistance, lesquelles oui, lesquelles pas trop, pourquoi et comment, et quelle articulation trouve-t-on entre les unes et les autres ? Quels moyens de subsistance nous semblent amener le plus de liberté et de cohérence ? (...) »
« (...) Et qu'en est-il de labourer la terre, de chercher l'autonomie alimentaire, énergétique, etc. ? Cette autonomie est-elle à portée de main dès aujourd'hui ? Ou nécessite-t-elle un tel effort qu'elle nous ramène à des logiques de travail, de spécialisation, qu'elle accapare nos forces et notre temps sans leur laisser d'autres activités ? Bref, salariat, assistanat, récup, vol, auto-subsistance, lesquelles oui, lesquelles pas trop, pourquoi et comment, et quelle articulation trouve-t-on entre les unes et les autres ? Quels moyens de subsistance nous semblent amener le plus de liberté et de cohérence ? (...) »
« (...) Quelles logiques appliquons-nous en réaction, en création, face aux rapports marchands ? La vente directe (d'agriculteurice à mangeureuse) est-elle déjà une pratique radicale dans la mesure où elle court-circuite le maillon et le rôle du marchand ? Qu'est-ce que l'argent ? Est-il un outil utilisable à des fins révolutionnaires ? Ou porte-t-il en lui-même une logique économique qui contredit et affaiblit nos projets de construction ? Comment brassons-nous l'argent ? Arrivons-nous à nous en passer complètement ? Avons-nous besoin de reconnaissance comme salaire minimum de nos services mutuels ? Comment gérons-nous et échangeons-nous notre activité (notre travail) dans les collectifs ? Le principe du don arrive-t-il à se généraliser, ou celles/ceux qui donnent sont-ils condamné-e-s à n'être que des bonnes poires, même dans "nos" milieux ? Les espaces de gratuité, les bourses aux vêtements gratuits fonctionnent-ils ? (...) »
« (...) Comment gérons-nous les objets ? Appliquons-nous l'idée de la propriété d'usage ? Collectivisons-nous tout ce que nous pouvons ? Que deviennent les objets collectivisés ? Y apportons-nous autant de soins qu'à nos biens personnels ? (...) »
Pour en savoir plus sur quelques-unes des initiatives qui tentaient de voir le jour dans la région (zones de gratuité, pharmacie alternative, réseau récup...), cliquez ICI.
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