16/11/2009

Fumel, une fonderie récupérée

Fumel, de feu, de fer, de rock,
un documentaire de J. Mitsch et J.-C. Tassy (2006-52 min-K Production)

« Fumel (Lot-et-Garonne), c'est l'histoire de la mort et de la résurrection d'une usine, d'un attentat économique et d'un petit miracle social. Une catastrophe habillée d'espoir. 480 patrons en bleu de travail : une expérience unique et revigorante de l'autogestion comme planche de salut et tremplin de lendemains qui changent. Mais Fumel est aussi un fief musical doté d'un rock engagé pur et dur, cœur et partenaire des combats sociaux. C'est lui qui va drainer toute l'énergie rebelle de Fumel, lui qui fera résonner la voix de la colère bien au-delà de ses frontières locales. Par la grâce de son cri inspiré, le combat ouvrier trouve un écho national. »


> Le DVD de ce film peut être commandé auprès de K Production, via un bon de commande à imprimer.

Suite et fin de l'histoire. Les ouvriers avaient racheté, à l'été 2003, pour 3 euros symboliques, leur usine de fonderie qui était sur le point de fermer. Malgré de multiples embûches générées par les pouvoirs publics, les banques (qui ne voulaient pas prêter), des fournisseurs (qui ne voulaient pas faire d'avance), etc., Fumel Technologies autogéré a réussi à tenir le coup et à fonctionner durant 38 mois et cinq jours, en embauchant et en conservant ses clients.

Malgré un carnet de commandes satisfaisant, un exercice bénéficiaire et des perspectives commerciales, l'entreprise a manqué de liquidités pour rebondir. Celle qui faisait tâche dans un paysage capitaliste bien ordonné a dû déposer le bilan en 2006. En 2007, elle était rachetée par un groupe ukrainien, largement soutenu par des aides publiques arrachées par un chantage à l'emploi. En août 2008, rebelote. L'entreprise repart en redressement judiciaire. Ping-pong entre repreneurs potentiels. Un groupe italien finit par ramasser le morceau, pour annoncer 145 licenciements sur 356 salariés... Les négociations sur les indemnisations seraient encore en cours.

Force est de constater que les groupes capitalistes repreneurs qui se sont succédés, avec patrons traditionnels, ressources propres et aides de l'Etat, n'ont pas mieux réussi à s'en sortir que l'entreprise autogérée de 2003. Et je ne suis pas persuadé que la dernière "réduction de la masse salariale" en date changera la donne. Quand il se sera bien goinfré des aides publiques, le groupe italien ira faire fortune ailleurs.
> Voir un article de l'Huma sur la "fin de l'histoire", ICI.

« On a montré au moins une chose, c'est la capacité des salariés à gérer une boîte », a déclaré en 2006 le représentant de l'intersyndicale de Fumel Technologies.


• Toutes ces infos sont le résultat d'une (difficile) enquête à partir d'éléments disséminés sur le Web (notamment les articles de la Dépêche). Il y a donc certainement des manques ou des inexactitudes. Libre à ceux qui en savent davantage de laisser un commentaire •

Aucun commentaire: