"Même pas mort !
Les archives
de Bérurier Noir"
Du 27 février au 8 avril 2024
BNF François-Mitterrand
Avec une exposition consacrée à Bérurier Noir (1983-1989), groupe phare de la scène musicale des années 1980, la BnF met à l’honneur les premières archives du mouvement punk français à entrer dans les fonds d’une institution publique grâce au don de deux membres du groupe, Fanfan (François Guillemot) et mastO (Thomas Heuer).
À travers une centaine de pièces, carnets de notes, photographies, vidéos, accessoires de scène, affiches, fanzines…, illustrant le parcours de ce groupe de musique engagé, se battant pour son indépendance, cette exposition propose de revenir sur la création de la scène rock alternatif en France. Ces archives seront accessibles sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF, à partir du printemps 2024.
Influencés par la vague punk qui déferle en France à la fin des années 1970, Fanfan et Loran fondent Bérurier Noir en 1983 dans les squats du XXe arrondissement. En marge de l’industrie musicale, les membres du groupe prennent en main l’ensemble de la chaîne de production ainsi que l’identité visuelle de Bérurier Noir. Le groupe est remarqué pour ses concerts proches de la performance et du spectacle. Grimés de masques de théâtre chinois, de nez de cochon et autres masques à gaz présentés dans le cadre de cette exposition, ils déploient sur scène tout un univers singulier où se mêlent un joyeux « troupeau d’rock » composé d’acrobates, choristes et cracheurs de feu, restitué grâce aux nombreuses photographies et vidéos d’époque.
L’ambiance festive déployée sur scène ne masque pas la gravité des sujets abordés, reflets des préoccupations de la jeunesse d’alors. Le groupe incite ses auditeurs à une certaine prise de conscience, comme en témoignent les affiches de concerts contre le racisme et les violences policières, ou les disques de soutien à des causes diverses (opération Sampan en faveur des boat people par exemple). Il encourage la jeunesse à bâtir une société fondée sur de nouvelles valeurs libertaires, égalitaires et solidaires.
L’exposition invite le spectateur à découvrir comment les membres de Bérurier Noir, armés simplement de ciseaux et de tubes de colle, de masques et de nez rouges, de sons de guitares saturés, d’huile de coude, recourent à la provocation, à l’insoumission autant qu’à la solidarité, et luttent contre les modèles dominants pour proposer une autre voie qui transforme la violence ambiante en énergie créatrice, résumée par la maxime bérurière : « Tant qu’il y a du noir y’a de l’espoir ! »
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