03/10/2020

Au sommaire de “CQFD” d’octobre

- Maintien de l’ordre : reculer pour mieux reculer. La clique de la place Beauvau vient de sortir son dernier tube, intitulé « Schéma national du maintien de l’ordre », version 2020. Une production qui fera date, tant elle grave dans le marbre les récents errements en la matière.

- Un incendie, ce n’est pas que les flammes. Depuis mi-août, de gigantesques incendies ravagent la côte Ouest des États-Unis. Au-delà des images spectaculaires, cette catastrophe a de sévères conséquences sociales. Récit intime et politique.

- Exilé·es en Méditerranée : le naufrage moral de l’Europe. La Méditerranée centrale vient de connaître un nouvel été de cauchemar. Analyse.

- Le Portugal face à son passé colonial.
Pendant des siècles, le Portugal s’est rêvé comme plus humain et moins raciste que les autres puissances coloniales. À l’heure où l’extrême droite s’y réveille, le mythe vole en éclats.

- Njinga, mère de la nation angolaise. Au début du XVIIe siècle en Afrique centrale, une femme s’est soulevée contre l’invasion des colons portugais. La reine Njinga, cheffe d’État et cheffe de guerre, dut ses succès autant à sa vision politique qu’à son habileté militaire.

Dossier : la domination adulte en question.
- Adultes vs enfants, une lutte de classe ? De toutes les formes de domination, celle que les adultes exercent sur les minots est sans doute la plus répandue, la plus visible et, paradoxalement, la moins questionnée...

- « Les parents continuent de considérer l’enfant comme leur propriété ». Rarement remise en cause, la domination exercée par les adultes sur les enfants apparaît souvent comme « allant de soi », voire comme une condition sine qua non pour assurer la protection et le « bon développement » des plus jeunes. Autant de justifications qu’Yves Bonnardel, auteur du livre La Domination adulte : l’oppression des mineurs, refuse en bloc. Pour lui, cette domination est à envisager au même titre que les autres : systémique et politique, elle profiterait aux premiers sans manquer de nuire aux seconds. Tour d’horizon.

- « L’urbanisme moderne prive les enfants du fabuleux terrain de jeux qu’est la rue ». En ville, les aires de jeux n’envoient pas franchement du rêve. Ces rares espaces bien délimités sont davantage construits pour rassurer les parents qu’amuser les enfants. Thierry Paquot, philosophe, a entre autres, coordonné La Ville récréative – Enfants joueurs et écoles buissonnières. En mobilisant l’histoire, il réfléchit à une ville faite pour et avec eux. Entretien.

- À Grenoble, un lycée à visage humain. Depuis vingt ans à Grenoble, le Clept (Collège lycée élitaire pour tous) accueille chaque année une centaine de jeunes, tellement dégoûtés du système scolaire qu’ils l’avaient quitté. En souplesse, cet établissement public alternatif montre qu’une autre école est possible.

- Les républiques d’enfants : l’autogestion des plus jeunes au service des idéaux des adultes.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, des millions de minots sont séparés de leurs parents. À travers l’Europe, des communautés se forment pour les accueillir. Appelées « républiques d’enfants », certaines doublent leur vocation humanitaire d’une utopie pédagogique. On y défend l’autonomie et l’autogestion des mômes, qui élisent leur propre maire, élaborent leur propre système de justice… Mais l’enfant, censé être placé au centre du dispositif, n’est-il pas finalement l’instrument d’un projet de société pensé par et pour les adultes ?

- «  On ramassait les enfants vagabonds comme des escargots ».
Des prisons pour enfants de la « Belle » Époque à la rébellion des mômes illustrée par le film Zéro de conduite, en passant par les déboires carcéraux du jeune anarchiste Miguel Almereyda, l’historienne Anne Steiner revient sur le sort réservé aux mineurs « turbulents » fin XIXe et début XXe siècles.

- « Quand ils ressortent, ils sont beaucoup plus en colère... ». En matière de traitement de la délinquance, l’esprit du temps est davantage à la répression carcérale qu’à l’innovation éducative. Une tendance que dénonce Carlos Lopez, éducateur, syndicaliste et militant à l’Observatoire international des prisons. Interview.

- « Le remède est pire que le mal ». C’est l’histoire d’une enfance à l’ombre. Celle d’un adolescent des années 1960-70, d’abord placé chez les curés, puis balloté d’établissements « éducatifs » en centres pour jeunes détenus. Avant de connaître pendant 25 ans la prison, celle des grands. En 2006, Thierry Chatbi confiait au journal anticarcéral L’Envolée le récit de ses jeunes années.

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