21/04/2019
Milieux libres
Lu sur Bellaciao.fr :
« Vivre l'anarchie »,
film documentaire de Michel Mathurin
Au tournant du XXe siècle, le mouvement anarchiste, en plein essor, influence maints aspects de la vie sociale : syndicalisme, mutuellisme, écologie, végétarisme... La société dominante, bourgeoise, le combat sans merci. Certains anarchistes, lassés d’attendre le « Grand Soir », décident de se lancer, de vivre selon leurs principes. Ils vont donc s’organiser en communautés, en milieux libres, tels qu’ils s’appellent alors, généralement en milieu rural, souvent ouvertes sur des activités « extérieures » en relation avec les populations locales : imprimerie de journaux, de publications, écoles nouvelles, propagande syndicale...
Michel Mathurin, cinéaste, réalisateur, auteur de plusieurs films docu-fiction comme Hors Les Lois La Servitude - Marius Jacob, ou Y’en a pas un sur cent et pourtant, ils existent – Histoire du syndicalisme d’action directe, nous fait revivre ici, avec l’aide d’historiens comme Michel Antony, cet épisode de passion, ce rêve de société nouvelle que l’on a cherché à concrétiser. Cet œuvre cinématographique devient un témoignage historique rare pour comprendre les voies, les analyses, qui parcouraient le mouvement ouvrier et ce jusqu’à aujourd’hui. Car le rêve communautaire, libertaire, ressurgissant après mai 1968, ne s’est pas éteint : cet idéal d’une vie collective laissant sa place à l’individu est trop ancré chez chacun de nous pour que ces tentatives ne ressuscitent pas régulièrement.
Des séquences font revivre des moments de cette vie communautaire où sont débattus de grandes questions. Le réalisateur a fait appel à ses fidèles acteurs de toujours, ceux qui apparaissent déjà dans ses films précédents. Nous ne pouvons les citer tous. Mentionnons Sophie Boureau, Micha Debronde et Michel Mathurin lui-même qui apparaît dans certaines scènes.
Les grands penseurs de l’anarchisme d’alors, comme Elisée Reclus ou Pierre Kropotkine, avaient mis en garde les partisans des communautés, expliquant, contrairement à Proudhon que toute tentative « communiste » à l’intérieur de la société était vouée à l’échec, combattue, étouffée par celle-ci, condamnée à s’y intéger ou à disparaître. Ce n’était qu’à travers la destruction de la société capitaliste que l’on pouvait espérer construire un monde nouveau.
N’empêche. En attendant le Grand Soir, il faut bien vivre – ou plutôt survivre – le mieux possible. Certains se construisent ainsi des cabanes sur des ronds-points pour se retrouver en Gilets Jaunes dans une convivialité tant recherchée...
En DVD (2 disques), 20 euros (frais de port compris)
à commander à : Atelier du Soir, Le Milhon, 32140 Masseube.
Libellés :
alternatives,
anarchisme,
autogestion,
cinéma,
communautés,
coopératives,
démocratie,
habitat,
jardins,
vidéo
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire