19/08/2018

Lucie Baud sur Arte le 24 août


"Mélancolie ouvrière", de Gérard Mordillat

« Lucie Baud (Virginie Ledoyen) est une figure oubliée de la lutte ouvrière. À travers une fiction engagée et émouvante, Gérard Mordillat, s’appuyant sur le travail de l’historienne Michelle Perrot, retrace le destin d’une des premières femmes syndicalistes, féministe avant l’heure.

Née dans une famille de paysans pauvres de la région de Grenoble, Lucie Baud commence à travailler à 12 ans dans une filature de soie. Jeune femme, après avoir perdu son mari prématurément, elle s’engage dans la défense des droits de ses collègues ouvrières, bientôt affermie dans sa détermination par sa rencontre avec le syndicaliste Auda. C’est le début d’un long combat, celui d’une femme seule contre les préjugés de son temps.

Lucie Baud (1870-1913), belle et tragique figure de la lutte ouvrière, serait totalement tombée dans l’oubli si l’historienne Michelle Perrot (Mélancolie ouvrière : “Je suis entrée comme apprentie, j’avais alors douze ans”, Lucie Baud, 1908, Grasset, coll. Héroïnes, 2012. Réédité en 2014 chez Points - Histoire) n’en avait pas retrouvé la trace. Pièce à conviction : un mémoire signé par Lucie Baud elle-même, faisant le récit circonstancié de son combat social.

Tout le travail de Gérard Mordillat (Vive la Sociale) a consisté à donner de la chair à l’engagement de son héroïne, à lui insuffler de l’émotion. Cela passe par la musique de Jean-Claude Petit, fidèle complice du réalisateur, et la place qu’elle accorde aux chansons fredonnées ou chantées par les personnages, qui du Temps des cerises au Va, pensiero, de Verdi, se font les miroirs de leurs sentiments. Cela passe aussi par l’interprétation de Virginie Ledoyen qui, aux côtés d’un Philippe Torreton magistral, prête son regard noir et décidé à cette femme combative et généreuse, incarnant sa tragique destinée avec une intense sobriété. »
AVEC Virginie Ledoyen, Philippe Torreton, François Cluzet, Marc Barbé...

Diffusion sur Arte vendredi 24 août à 20 h 55.
Disponible en ligne du 24/8/2018 au 30/8/2018.


Complément Wikipedia : 
« (...) Lucie Baud fonde en 1902 le Syndicat des ouvriers et ouvrières en soierie du canton de Vizille, dont elle devient secrétaire. Ce syndicat tenta de s'opposer à la diminution des salaires due à la mécanisation des techniques de tissage. En août 1904, elle participe au 6e congrès national de l'industrie textile à Reims. Elle compte parmi les principales animatrices de la grève de Vizille, en 1905, qui dura 104 jours. Les tisseuses de soie protestaient notamment contre des cadences de travail de douze heures par jour. Les apprenties étaient au travail dès l'âge de 12 ans. Les commerçants, d'abord hostiles à ce mouvement, ont ensuite soutenu les quelque 200 grévistes, notamment en les nourrissant. (...) »



> L'histoire de Lucie Baud par LaContreHistoire.

Aucun commentaire: