18/05/2017

"Notre patience est à bout"

Claude Guillon
"1792-1793, Les écrits des Enragé(e)s", 
de Claude Guillon 

Présentation de l'éditeur : « En 1792-93, à Paris, à Lyon, à Orléans, dans les sociétés populaires, les clubs, les émeutes, ceux qu'on appelait les Enragés, la frange la plus radicale de la Révolution française, entendaient poursuivre la Révolution à laquelle modérés et Jacobins rêvaient de mettre un terme. Ils et elles ont laissé des brochures, des discours, des journaux, un bouillonnement d'idées et de pratiques : démocratie directe, droit de tous aux produits de base, résistance à la dictature du commerce, pleine citoyenneté des femmes, sanctions contre les spéculateurs et les "agioteurs". Ces questions, qui restent d'une brûlante actualité, continuent de nourrir notre réflexion et notre impatience.

Claude Guillon étudie d’abord la position des Enragés, principalement celle de Varlet, en ce qui concerne la démocratie dite "pure", à savoir directe, sans représentants qui pourraient la confisquer : mandat impératif, révocation des mandataires, cumul des mandats, etc. D’importantes citations suivent. La question de la vie chère et des subsistances est une de celles qui ont le plus fait pour la popularité des Enragés, de Leclerc ou de Hiddins. 

La position de l’abbé Roux, la seule parfois connue, est ici citée intégralement. Contre la spéculation, la dictature du commerce, la liberté des prix qui affame les indigents, ils exigent la punition des spéculateurs et des agioteurs, la réquisition des denrées de base et leur taxation. Enfin, dans un troisième grand chapitre, on rappelle que la Révolution française se montra particulièrement misogyne, injuste envers les femmes qui avaient tant fait pour la liberté. Claire Lacombe ou Pauline Léon ont des accents vibrants pour réclamer la pleine citoyenneté des femmes, ce qui ne sera accordé qu’au milieu du xxe siècle, et alors que beaucoup reste à faire ! »
Editeur Imho Litt., 248 pages, 15 euros. Paru en janvier 2017. Réédition.

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