20/02/2016

Vers une ferme collective en Auvergne


Vu sur Ecovillageglobal :

Pour une ferme collective à Terre Rouge, Ambert
(Puy-de-Dôme)

« Aujourd’hui, l’État et l’économie de marché abandonnent des campagnes qui ne sont plus suffisamment productives et attractives. Ces campagnes habituées à être gérées par ces deux tutelles plongent alors dans un fatalisme qui entraîne la disparition de l’activité et la raréfaction de la vie sociale rurale. Ainsi la région montagneuse du Livradois-Forez où nous vivons, fortement marquée par une histoire agricole d’élevage et par différentes industries, subit de plus en plus la disparition de nombreuses fermes entraînant une plus grande dépendance à cette industrie qui elle-même délocalise et ferme ses ateliers.

Ancrés dans cette réalité, nous voulons avec ce projet proposer des solutions pour vivre ici en permettant l’accès, si difficile, à des terres agricoles. Nous voulons créer des formes d’organisations sociales modernes basées sur l’autogestion, des économies qui se soutiennent portées par des personnes qui décident ce qu’elles produisent et ce qu’elles ne produisent pas et qui définissent leurs perspectives communes. Des personnes qui prennent plaisir à accueillir de nouveaux arrivants et qui choisissent de vivre dans ces montagnes.

Cette ferme collective a pour but de maintenir, d’initier ou de soutenir collectivement l’installation de producteurs/productrices agricoles (ou artisanales dans le prolongement des activités agricoles) et d’activités vivrières ouvertes à toutes et tous. Des productions agricoles assurant entre autres les besoins financiers des producteurs et des productrices, des activités vivrières pour notamment satisfaire les besoins alimentaires, matériels et d’apprentissage de ceux et celles qui les réalisent. Ces deux types d’activités complémentaires contribueront à faire vivre, financer, nourrir et animer cette ferme collective.

Ce projet a aussi pour objectif de développer un réseau de lieux d’activités et de productions pour avancer vers les différents aspects de la vie non-industrielle. Pour retrouver une globalité dans nos vies et rechercher une certaine autonomie, pour éviter les dépendances à une industrie qui nous fait perdre peu à peu tous les savoir-faire notamment nourriciers en les détruisant ou en les détournant mais aussi les pratiques de vie commune en séparant chaque geste, chaque métier, chaque individu dans une vie cloisonnée et impuissante.

Pour sortir des solutions uniquement individuelles, en s’organisant collectivement, cette ferme souhaite créer une économie en partie commune aux différentes activités du lieu en utilisant ses terres cultivables, ses prés, ses bâtiments et son matériel en développant et partageant des savoirs faire agricoles et artisanaux.

Une ferme collective pour :
Acquérir en commun une ferme diversifiée, maintenir et développer des pratiques et des savoirs agricoles nourriciers (vivrier et/ou rémunérateur), lieu de production non-industriel qui recherche la transformation des rapports sociaux donc des rapports de production.
Répondre aux besoins de se nourrir, de cultiver, d’élever, de transformer et fabriquer et aussi de se rencontrer en partageant des activités communes, en pratiquant des échanges, en débattant, en créant de l’entraide et du soutien.
S’approprier une ferme, du matériel géré en commun avec une économie en partie commune entre des projets économiques agricoles (ou artisanaux dans le prolongement des activités agricoles) et des activités vivrières.
> S’éloigner du salariat et de la tutelle sociale étatique, mais aussi de l’auto- entrepreneuriat individuel pour rechercher une autonomie collective concrète.
Partager une manière d’habiter le pays en créant des réseaux d’échanges alimentaires, de matériels, de temps et de réflexions sur la manière commune d’habiter et de transformer ce pays.
Construire, participer et apporter des moyens à des initiatives de critiques sociales, de luttes, de débats et d’informations.
L’idée est de rendre collective la propriété foncière et les outils de production. De s’appuyer au départ sur des activités économiquement solides déjà en place pour faciliter et soutenir l’installation d’activités agricoles, artisanales et vivrières qui, une fois pérenne, permettront à leur tour et à travers la structure collective de financer et d’aider d’autres projets économiques ou vivriers.
Un des objectifs à terme est ainsi d’étendre alentours à d’autres lieux d’activités un fonctionnement de solidarité, de soutien et d’économie commune et la possibilité de faire vivre plus de personnes localement tout en renforçant les capacités à transformer les rapports sociaux d’un territoire. (...)

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