26/05/2015

Quel avenir pour les trains intercités ?

Lu sur le site du Réseau Action Climat France :

Le Réseau Action Climat s’inquiète de l’avenir du train
Le 17 avril était la date finale de la consultation publique du Gouvernement dédiée à alimenter les travaux de la Commission Duron sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire (trains Intercités). Le Réseau Action Climat a répondu à cette consultation pour exprimer ses inquiétudes sur le devenir du train. En effet, alors que le rôle de ce dernier dans la lutte contre le changement climatique est crucial, le Gouvernement le sacrifie au profit de modes de transports plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Un chantier ouvert pour fermer des trains ?
La Convention relative à l’exploitation des trains d’équilibre du territoire signée entre l’Etat et la SNCF arrivant à échéance le 31 décembre 2014, le Gouvernement a créé une commission chargée de réfléchir à l’avenir de ces trains, présidée par le député Philippe Duron. Alors que la Commission sollicite via le site du ministère de l’Écologie et des Transports l’avis des associations, des usagers et des particuliers sur les lignes existantes et souhaitables, la SNCF envisagerait la suppression d’environ la moitié des trains (selon le journal L’Humanité). L’information, qui n’a pas toujours été démentie par la SNCF ou l’État actionnaire et autorité organisatrice de ces trains, serait non seulement contradictoire avec la politique de maintien et de modernisation du réseau ferré existant sur laquelle le Gouvernement a décidé de mettre l’accent depuis le début de son mandat, mais aussi contre-productive avec la politique exemplaire dont se targue le Gouvernement en matière de transition énergétique et de climat.

Le train : un transport d'avenir
Alors que le report modal vers le train représente un levier majeur de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, l’État laisse depuis plusieurs années se dégrader l’offre de trains Intercités. Entre 2011 et 2014 (les trois premières années de la convention signée entre l’Etat et la SNCF pour l’exploitation des trains Intercités), l’offre des Intercités s’est réduite (10% des trains de jour et 20% des trains de nuit ont été supprimés), entraînant une baisse de la fréquentation (-15% depuis 2011). Pour rester un transport de masse, souhait exprimé par Ségolène Royal en janvier, la hausse de fréquentation des trains Intercités doit constituer une mission prioritaire de l’État. Cela passe par une amélioration tant qualitative que quantitative des services de trains Intercités. Pour le Réseau Action Climat, le réseau Intercités doit mailler le territoire de manière quasi-complète et ainsi rapprocher l’ensemble de la population des gares.

… Auquel le Gouvernement met des bâtons dans les roues
En sus de la dégradation de ses services, le train souffre d’une concurrence accrue des modes de transports routiers et aériens. Entre la libéralisation de l’autocar, le plan de relance autoroutier et les nouvelles exonérations de taxes pour les compagnies aériennes, les décisions gouvernementales se multiplient et encouragent le recours à la voiture et à l’avion, fragilisant un peu plus le train…
S’agissant du transport par autocar en particulier – présenté à tort comme un mode plus écologique que le train par le Gouvernement, les récentes modifications du projet de loi Macron réduisent à peau de chagrin la "régulation" censée protéger les lignes de trains d’une concurrence effrénée. Le Réseau Action Climat craint que la libéralisation du transport par autocar ne justifie la fermeture de lignes de trains dont la qualité des services est pourtant bien supérieure à celle de l’autocar pour inciter les automobilistes au report modal.

Pour Lorelei Limousin, responsable des politiques climat-transports au Réseau Action Climat : "C’est à l’État, autorité organisatrice de ces trains, que revient la définition des futures dessertes. Le renforcement qualitatif et quantitatif du réseau de trains Intercités doit constituer une action prioritaire du Gouvernement pour favoriser le report modal et ainsi diminuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports. Supprimer de nouvelles lignes ou des dessertes de trains serait un contre-sens environnemental. À l’aube de la COP21, il est plus que jamais nécessaire de remettre le train sur des rails, plutôt que de réduire leur portée." »

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