26/03/2015

« Occuper, résister, produire »

autogestion argentine récupéré

Autogestion ouvrière et entreprises récupérées en Argentine
Rencontre avec l'anthropologue argentin Andrés Ruggeri.

« Émergées dans la foulée de la débâcle de l'économie argentine, les entreprises récupérées par leurs travailleurs ont démontré la possibilité d'une économie et d'une société sans patrons et gérées par les salariés. Il s'agit ici bel et bien d'autogestion, dont la problématique peut ainsi être envisagée à l'échelle de la société tout entière.

Depuis plus de dix ans, ces entreprises récupérées produisent, font vivre des milliers de salarié·es et se multiplient. Il ne s'agit donc pas d'un lointain souvenir de la crise de 2001, mais d'une pratique sociale durablement ancrée dans la réalité argentine et plus largement latino-américaine.

Fruit d'une recherche mené au sein de l'Université de Buenos Aires, ce livre nous invite à la découverte de cette « construction collective de l'autogestion ». Les entreprises récupérées ont concrétisé la capacité des travailleurs à mettre en fonctionnement des établissements considérés comme non viables par les capitalistes et la technocratie économique. Elles ont ouvert la voie à la possibilité d'une autre économie et d'une société fonctionnant sur d'autres critères que la rentabilité capitaliste. Ces expériences sans patrons nous interpellent fortement en attirant notre regard sur la trace laissée en France par Lip et qui s'incarne aujourd'hui à Fralib et à la Fabrique du Sud.

Andrés Ruggeri, anthropologue et sociologue à l'Université de Buenos Aires, coordonne le programme Facultad Abierta qui conseille les entreprises récupérées. Son livre est traduit simultanément en trois langues (français, italien et grec). »

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