05/01/2015

Stig Dagerman en représentation à Marseille

22 et 23 janvier • Marseille
"L’écrivain et la conscience"
Spectacle pour une comédienne. Emporte Pièces (collectif Manifeste Rien). 
D’après Stig Dagerman. Texte paru aux éditions Agone dans : La Dictature du chagrin et autres écrits amers (1945-1953). Représentation suivi d'un débat.

Présentation : « Poète et romancier à succès dès ses 22 ans, les choses semblaient bien se présenter pour Stig Dagerman. Mais comment se construire avec un père poseur de rails et une enfance passée avec des grands-parents paysans si l’on veut rester fidèle à sa classe ? Si l’on veut écrire pour les classes populaires et que l’on sait que seuls ceux qui ont assez à manger ont le loisir de s’apercevoir de son existence ? Sans parler du fait que l’engagement anarchiste du poète se heurte inévitablement aux représentants auto-proclamés du peuple qui aimeraient rester les seuls garants de l’art et de la lutte populaires.

Et puis il y a les femmes à qui l’on offre son cœur brûlant, et la poésie qu’il faut poursuivre comme un patient travail d’artisan si l’on ne veut pas gâcher son talent dans les salons des gendelettres de la culture "légitime". Du court article de presse au long roman existentialiste en passant par la poésie et le théâtre, Stig Dagerman fouille les états d’âme aux prises avec les rôles sociaux dans les sociétés modernes. Il est notamment l’auteur de Notre besoin de solitude est impossible à rassasier.

La pièce débute par les récriminations d’une mère à sa fille lorsqu’elle constate que le cœur de la jeune femme est blessé. Celle-ci s’est couchée dans l'avoine avec un poète. Le déshonneur de la famille né d'un libre amour n'est pas sans échos avec le poète et ses détracteurs. Car la pièce se poursuit par le dialogue entre l’écrivain et les voix des "garants de l'art". La liberté pour Dagerman est synonyme de paresse et de lâcheté si l'individu ne prend pas position "dans la lutte pour les opprimés dans leur lutte contre des oppresseurs dans l'actuel système social". Mais cette évidence ne simplifie pas pour autant la littérature, bien au contraire. La pièce nous plonge aussi dans "la forêt des paradoxes" du poète. Nous découvrons un véritable essai sur la création : solitude, désir, dimensions hystériques de celui qui "enferme l'infini dans un coffrage de béton". »

La représentation sera suivie d’un débat en présence de Charles Jacquier, auteur de livres et d’articles de critique sociale (co-auteur de Vingt penseurs vraiment critiques ; éditeur de Daniel Guérin, Fascisme et grand capital), ancien directeur de la collection «Mémoires sociales» (Agone). Il s’intéresse à l’histoire du syndicalisme révolutionnaire qui revendique l’autonomie ouvrière et la nécessité d’une culture prolétarienne, notamment en littérature – un courant dans lequel s’inscrit Stig Dagerman.


Stig DAGERMAN : le romancier suédois (1923–1954) est nommé, à l’âge de vingt-deux ans, responsable de la rubrique culturelle du quotidien anarcho-syndicaliste suédois Arbetaren (Le Travailleur). Il ne cessa jamais d’y écrire. Bien sûr, le monde symbolique de la littérature ne se réduit pas au monde discursif des idéologies, mais on ne peut comprendre l’entière portée du travail littéraire de Dagerman sans intégrer sa dimension de chroniqueur syndicaliste.

> Lire ou télécharger le dossier de presse de la pièce (pdf).

Théâtre de Lenche : 4, place de Lenche, 13002 Marseille. Jeudi 22 et vendredi 
23 janvier à 20h30. Tarif : 6 euros (bénéficiaires minimas sociaux : 2 euros).
Réservation : lenche(at)wanadoo.fr ou par téléphone (voir sur site du théâtre).

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