20/01/2015

"Discours à la nation" (radio)



"Discours à la nation", texte d'Ascanio Celestini
Conception et interprétation [virtuose !] de David Murgia.
Spectacle enregistré les 13 et 14 janvier au Théâtre du  Rond Point à Paris.
Pour écouter, cliquer sur la flèche du player ci-dessus.

« (...) Vous comprenez quelle guerre est en train de se dérouler ?
Ce sont les économistes qui nous l’ont expliquée.
Pour faire un pain il faut des mois, alors qu’en peu d’heures de travail 
la chaîne de montage désenfourne des dizaines de révolvers.
Donc bientôt le prix du pain va grimper en flèche et ils vont offrir les revolvers du marché.
Personne n’aura d’argent pour le pain et tous s’armeront gratuitement 
pour prendre d’assaut les fours.
Avec cette tension, il est difficile de former un gouvernement.
Certains aspirants-tyrans lèvent la tête de temps à autre, 
ils cherchent le consentement.
Mais lever la tête est dangereux.
Là nous sommes en train d’écouter et, à la fin du discours, de quelque part, 
il y a toujours quelqu’un qui tire et le dictateur aspirant meurt dans une mare de sang.
Bien sûr que c’est un problème, pas vrai ?
Mais la guerre est une condition à laquelle tu t’habitues.
Il suffit que tu gardes la tête basse. (...) » (Ascanio Celestini)

« Si Ascanio Celestini évoque une nouvelle fois la relation entre la classe dominante et la classe dominée, il renverse ici son point de vue : cette fois, ce sont les puissants qui parlent. Dans des harangues enflammées ou des discours d’un cynisme suffoquant, au milieu d’un tas de caissettes de bois, David Murgia donne vie avec férocité et un plaisir visible à ces politiciens ou chefs d’entreprise dont le discours, débarrassé de son vernis de respectabilité, se pare d’un grotesque aussi comique qu’effrayant. La docilité du peuple, la démission des syndicats, le marché globalisé, tout cela est salué par des personnages hilares et dénués du moindre remords. »
Spectacle donné au Théâtre du Rond Point 
jusqu'au 1er février. Puis en tournée.
> Voir le post qu'UtopLib lui a consacré hier.

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