18/08/2014

Tunisie : les femmes ne lâchent rien


« Elles sont étudiantes, ouvrières, architectes, poètes, journalistes, agricultrices... Certaines ont fait la révolution, d'autres l'ont vécue par procuration. Toutes dégagent une énergie époustouflante et n'ont plus peur. Jeunes activistes féministes ou simples résistantes du quotidien dans des pays où les islamistes sont ou ont été au pouvoir, elles se battent pour l'égalité des sexes, indispensable à l'instauration de réelles démocraties. 
Au-delà des changements juridiques, elles réclament des changements sociaux, culturels tout en réinventant un militantisme féministe longtemps étouffé par des régimes autoritaires et dictatoriaux. Portraits de ces combattantes qui mènent une deuxième révolution, dans les recoins les plus intimes de leurs sociétés. » (France Culture)

6e étape. Tunisie: se révolter
Femmes Tunisie
« Monia et Sonia, 30 ans, sont ouvrières dans l'usine Latelec, filiale d'une entreprise française de câblages aéronautiques travaillant pour Airbus et Dassault. Dans la foulée de la Révolution, elles créent un syndicat pour défendre les droits des 400 ouvrières victimes notamment de harcèlement moral et sexuel. Elles se battent, obtiennent des avancées sociales et parviennent à faire réintégrer plusieurs ouvrières licenciées suite aux grèves... Mais elles, restent sur le carreau. Monia et Sonia ont fait une grève de la faim pour réclamer leur réintégration. L'histoire de Monia et Sonia pourrait se retrouver dans un des poèmes de la jeune slameuse Sham's, qui lit ses textes engagés dans les rues de Tunis. Elle y parle notamment des femmes, de la classe ouvrière et de la Révolution. »


Le point sur la situation au 31 juillet
« (...) Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept sont à ce jour réintégrées, dont deux suite aux 27 jours de grève de la faim d'Houda Thalji et de la déléguée syndicale UGTT Sonia Jebali. Une déléguée UGTT, dont le nom figurait formellement dans la liste des ouvrières réintégrables lors de l'accord intervenu en mars 2014, n'est pas retournée dans l'usine et a été contrainte d'accepter les indemnités de licenciement proposées à l'époque. Les deux déléguées UGTT, pour lesquelles la réintégration n'a malheureusement pas pu être arrachée le 15 juillet, ont par contre obtenu des indemnités de licenciement conséquentes. Pour obtenir cela, il a fallu près de deux ans de lutte, et 27 jours de grève de la faim.

Les deux ouvrières licenciées (dont celle qui a fait la grève de la faim) ne reviendront sur leur poste de travail que le 18 août. L'entreprise a été en effet fermée pour congés annuels le surlendemain de la signature de l'accord. Les deux déléguées UGTT, dont la réintégration n'a pas été obtenue, ont touché les 84 mensualités (sept ans de salaires) qui leur avaient été promises, soit 54 516 dinars (23 475 euros). (...) »

> Ecouter les émissions précédentes (Tunisie, Maroc, Egypte).

> La page Facebook du Comité de soutien 
aux syndicalistes de SEA Latelec de Fouchana.
> La revue de presse sur le conflit à Latelec.
> Le Comité de soutien aux luttes du peuple tunisien - CSLPT.
> The Uprising of Women in the Arab Word (en arabe).

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