06/05/2014

Remise à flot pour Rimaflow

Lu et vu sur BastaMag :



Dans leur usine occupée, des ouvriers 
aspirent à bâtir une « citadelle de l’autre économie »
Dans la banlieue industrielle de Milan, des ouvriers tentent de relancer une activité dans leur ancienne usine de pièces automobiles. Ateliers et chaînes de production accueillent désormais un centre de recyclage, une vente de produits locaux équitables, un studio de musique ou une fabrique de liqueur de citron. Le tout en autogestion. Un pari qui commence à payer, mais qui montre les difficultés de construire un projet coopératif parti de rien, et sans aucun soutien institutionnel. Reportage au sein de « Ri-maflow ».

(...) Rimaflow, c’est aussi le pari d’une organisation en autogestion. « Il ne faudrait pas que cela devienne une exploitation des travailleurs par les travailleurs », plaisante Luca Federici, ouvrier de 34 ans et militant du réseau Communia, qui s’agite au quatre coins de l’usine. « C’est un effort permanent, nous devons constamment nous entendre et confronter les points de vue », raconte Massimo Bollini, ancien cariste de la Maflow engagé dans le projet. « Ce n’est pas évident à faire fonctionner, car la plupart des ouvriers ne sont pas politisés », ajoute Hicham M Sabhia. L’essence de Rimaflow, c’est l’impossibilité de retrouver un travail, dans une région sinistrée par les fermetures d’usines en cascades. L’idéal politique est moins unanimement partagé.

Depuis deux mois environ, l’atelier de recyclage connaît ainsi une baisse de régime. « Nous n’arrivons pas à créer un groupe stable de 5 personnes, raconte Luca Federici. C’est une organisation du travail très nouvelle pour certains, après vingt ans passés à sa place sur la chaîne de production, il est difficile de fonctionner en autogestion. Il y avait pour certains une relation forte avec la machine. Un syndrome de Stockholm. » Malgré tout, Rimaflow prend racine. Le marché compte 80 exposants après six mois d’existence et l’usine tisse sa toile avec un réseau d’artistes et d’associations. (...)

> Le site de Rimaflow.

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