25/05/2014

L'éducation autrement


Sortie du n° 38 de la revue N’Autre école
"Subvertir la pédagogie ?"

Présentation : « Au milieu de l’hiver dernier, un événement inhabituel dans le domaine de la pédagogie et du syndicalisme s’est déroulé à Créteil durant deux jours : des passionné-e-s de l’éducation et de l’égalité, venu-e-s de toute la France, ont débattu autour d’un thème à l’intitulé un peu provocateur : subvertir la pédagogie… avec un point d’interrogation. Inhabituel, car, au lieu de remâcher les éternels slogans, près de 300 enseignant-e-s, animateurs-trices et parents ont travaillé par ateliers. Inhabituel car, plutôt que d’en rester là le stage accompli, des participant-e-s ont pris en main un numéro spécial de la revue N’Autre école. Riche en propositions concrètes, de l’atelier-philo à la classe inversée en passant par l’engagement collectif d’une SEGPA, ainsi qu’en aperçus originaux et en discussions sans jargon, ce numéro est maintenant disponible !

Qu’est-ce qui rassemblait vieux briscards de la pédagogie (pédagogie institutionnelle, Freinet, GFEN, etc.), syndicalistes, enseignants en interrogation (ou participants de plusieurs catégories) ? La volonté de sortir d’une école qui sélectionne et laisse de côté, qui n’ose plus affirmer ses potentialités émancipatrices, certainement. Le désir de travailler en collectif, non pour écraser l’individu comme dans les modèles totalitaires qui ont si longtemps pesé sur le mouvement social, mais pour en faire une force pratique (échanger des expériences, monter des actions à plusieurs, sortir de sa petite structure) qui donne de la cohérence et donc un sens renouvelé à nos métiers. L’idée aussi de changer les rapports avec les élèves, car l’asymétrie n’est pas antinomique de l’égalité. Avec les parents des classes populaires aussi ? Ce sera certainement une piste pour un autre stage.

Mais ce numéro n’est pas un « à l’année prochaine », il n’est pas question de rentrer dans une routine de plus qui nous verrait enchaîner les « subvertir II, III… » (« allez, faut qu’on s’y remette ! »). C’est plutôt un ­déploiement dans le registre de l’écrit de réflexions sur l’école telle que nous voulons la transformer plus encore que lors du stage. Certes, nous avons voulu en donner une idée dans ce qu’il avait de vivant, d’inédit (d’où ces « Paroles de stage » qui jalonnent le numéro ou le texte « Richesse des possibles »), et quelques retours sur la naissance (« Backstage forcément collectif ») ou le déroulé (« Journal de Natacha », « Subvertir qui, subvertir quoi ? », « Fréquences subversives », « Ateliers philo »). Nous avons voulu aussi donner un écho des petites utopies qui vivent ça et là (le Lap et la Freie Schule) ou dont la naissance est attendue (Collège coopératif et polytechnique d’Aubervilliers). Nous appuyer également sur des critiques solides de l’existant, avec un regard sur l’histoire du système éducatif (« Deux siècles de façonnage patronal »), sur son fonctionnement actuel (« Management pédagogique », « Management pédagogique et management tout court ») et sur le fonctionnement syndical aussi (« Syndicalisme et pédagogie, quel lien aujourd’hui ? »).

Notre objectif avec ce numéro a surtout été d’envisager comment ça pourrait marcher autrement, dès maintenant, en fabriquant nous-mêmes et dès maintenant des lendemains sinon chantants du moins possibles : cela va de la classe inversée à l’expérience d’une équipe de Segpa : il s’agit bien de rompre avec les archaïsmes, y compris les nôtres, et de réaffirmer par nos pratiques quotidiennes notre ­objectif égalitaire, ce à quoi nous aide magnifiquement Noëlle de Smet. Car c’est bien dans une perspective sociale que ces journées « subvertives » ont eu lieu : si nous voulons faire société dans et entre nos écoles, c’est pour construire (imaginer et bricoler) une autre école, une autre société. »

"Subvertir la pédagogie, backstage", n° commun N’Autre école - Sud éducation - CNT éducation - Émancipation - GFEN Ile-de-France - Questions de classe(s). 64 pages, 4 €.

Feuilleter N'Autre école n°38 :

Aucun commentaire: