08/02/2014

Libé en rogne


Libé s'agite, Libé s'énerve... Quoiqu'on pense de ce qu'est devenu ce quotidien (et on n'en pense pas que du bien, loin de là) depuis de nombreuses années, donnons la parole à ses salariés en colère et, peut-être, bientôt en grève. Ce samedi, ils prennent la parole. Voir ci-dessous.

Les jours noirs 
d’un quotidien
Après la journée de grève de jeudi et l’apaisement de vendredi matin, un texte des actionnaires a de nouveau radicalisé le conflit à «Libération».

A Libération, on a du vocabulaire : «foutage de gueule», «insulte», «bras d’honneur». C’est ainsi qu’a été accueilli vendredi vers 17 heures le texte des actionnaires du journal. Il a suffi d’une demi-seconde, sitôt lus les 3 478 caractères fautes incluses (à Libération, on a le sens de l’orthographe, enfin pas toujours mais souvent quand même). Un à un, on se lève. «Non mais attends, t’as lu ?» D’un poste à l’autre, on s’interpelle. «C’est pas possible, c’est une blague.» Etage après étage, l’équipe se répand dans la vis - le couloir circulaire et central de Libération - jusqu’aux bureaux de la direction de la rédaction. C’est là que le fameux texte est arrivé, envoyé par Nicolas Demorand, signé des «actionnaires», soit Bruno Ledoux, Edouard de Rothschild et le groupe italien Ersel. La teneur de ce texte (lire page suivante) ? Libération sans Libération.

Périphérique. Les actionnaires «regrettent vivement» la grève observée jeudi. Estiment à ce point Libération qu’ils jugent que le journal «ne doit son salut qu’à l’agrégation de subventions de la puissance publique». «Réitèrent leur soutien total» au «directoire qui les représente». C’est-à-dire Nicolas Demorand et Philippe Nicolas, codirecteurs du journal, dont l’équipe a demandé le 26 novembre dernier le départ, à 89,9%. Annoncent «un déménagement devenu inéluctable» et la transformation de Libération en «un réseau social, créateur de contenus, monétisable sur une large palette de supports multimédias (print, vidéo, TV, digital, forums, événement, radio, etc.)». Précisent qu’«avec l’aide de Philippe Starck» le siège historique du journal, rue Béranger, deviendra «un espace culturel de conférences comportant un plateau télé, un studio radio, une newsroom digital, un restaurant, un bar, un incubateur de start-up». Et dépeignent «l’esprit» : «celui d’un "Flore du XXIe siècle" […] porté par la puissance de la marque Libération». Cris, hurlements et rires. (...)
> LIRE l'article des salariés de Libé en entier.

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