14/01/2014

Là-haut sur la colline...


"MONTE VERITÀ, le rêve d'une autre vie"
Documentaire (2013) diffusé le 12 janvier sur Arte 
et visible en ligne jusqu'au dimanche 19 janvier 15h.

Présentation d'Arte : « Ils sont sept au départ, dont le couple fondateur, Hendrik Oedenkoven, fils d’un industriel anversois, et Ida Hofmann, une pianiste d’origine austro-hongroise. Ils s'installent en 1900 sur le Monte Verità, au-dessus d’Ascona (Suisse), sur les bords du lac Majeur, et créent un lieu pour expérimenter de nouveaux modes de vie pour ceux qui souhaitent fuir les frénésies de la ville et vivre en communion avec la nature. Un régime végétarien, des toges et tuniques à l’ancienne, voire la nudité des corps, doivent aussi permettre à chacun de s’épanouir en tant qu’individu et membre d’un collectif. 

Artistes, écrivains, intellectuels séjournent bientôt  régulièrement dans ce site boisé enchanteur, comme Hermann Hesse, qui y trouvera l’inspiration pour ses livres, Rudolf Laban, qui y jette les bases de la danse contemporaine avec Mary Wigman, ou le psychanalyste en rupture de ban Otto Gross. Viennent aussi à Monte Verità des mystiques et des anarchistes, dont Bakounine, prônant la fin de l’État, l’égalité homme-femme et l’amour libre. Mais avec la montée des totalitarismes en Europe, les contradictions à l’intérieur du groupe se feront sentir. » 

Présentation d'UtopLib : « Un angle anecdotique, très réducteur et, avouons-le, pas très intéressant (on s'y plaît davantage à traiter d'histoires de famille et d'argent emprunté qu'à se pencher sur l'effervescence des débats qui régnaient dans cette communauté artistique ou les nombreuses personnalités qui s'y sont croisées), une voix off évanescente et soporifique (dans le rôle d'Ida), une inutile suite de reconstitutions façon cartes postales autochromes pictorialistes saint-sulpiciennes frôlant souvent le kitsch et le ridicule (même s'il faut en saluer la parfaite maîtrise technique et l'esthétisme), qui distraient plus qu'elles n'illustrent, beaucoup de documents d'actualité sans rapport avec le sujet, des rapprochements un peu tirés par les cheveux avec la situation d'aujourd'hui, des facilités presque obscènes (une silhouette dansant harmonieusement en transparence sur fond de guerre des tranchées pour que l'on intègre bien que ces utopistes pacifistes se fichaient des vrais gens, des vrais patriotes... Ce qui n'est certes pas complètement faux, mais bon...), des références alléchantes aux premiers "Nature Men" américains qui nous laissent sur notre faim...

Pour être caricatural à mon tour, il semblerait que le seul débat qui ait eu lieu durant les vingt ans d'existence de cette communauté, c'est "mangerons-nous du boudin demain, ou pas ?" (scène marquante et quasi finale du film : Ida découvrant horrifiée son chevelu d'amoureux penaud en train de faire griller trois belles saucisses pour les clients de leur hôtel. Pathétique.)
Monte Verita
Pas facile de développer un documentaire de 84 minutes, format idéal pour achat TV, avec aussi peu de visuels originaux en stock (ou si mal utilisés), sur des personnalités aussi variées, qui échappent à toute classification, en gardant un côté léger et facile d'accès. "Pour paraître léger, survolons le sujet", telle pourrait être la réponse de ce film, qui a cependant le mérite d'exister (en dehors de celui d'Henry Colomer, produit en 1996, je n'en connais pas d'autres en français), en attendant mieux. Grâce à lui, aussi, on écoutera différemment l'un des standards du jazz Nature Boy, écrit en 1947 par le pré-hippie Eden Ahbez. Bref, à voir si vous n'avez jamais entendu parler de Monte Verità. »

> Voir un petit extrait de Monte Verità, d'Henry Colomer
(focus sur Erich Mühsam et Rudolf Laban).
> Voir la page qu'UtopLib a consacrée en 2010 au livre
Monte Verità, Ascona et le génie du lieu (éd. Le Savoir Suisse).


Interview de l'auteur du livre Monte Verità, Ascona et le génie du lieu.

> Quelques extraits de ce livre sont lisibles en ligne chez Google Books.

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