10/12/2013

"Rien que notre dû !"


"Le combat des vignerons au pays du muscadet (1891-1914)", de René Bourrigaud

« Paradoxe : c’est dans un pays rural, au cœur du vignoble nantais (de Vertou à Vallet et de Clisson jusqu’à la Loire) que s’est développée la première expérience significative de syndicats paysans de tendance socialiste à la fin du XIXe siècle. Qui sont ces paysans qui s’organisent ainsi ? Des vignerons titulaires d’un bail à complant (forme ancienne de contrat, transmissible de génération en génération), qui cultivent la vigne et partagent la récolte avec leurs propriétaires… Du point de vue juridique, cette terre n’est pas la leur mais ils ne peuvent en être chassés que pour une raison : leur négligence au travail. Que peut-il se passer si d’aventure la vigne elle-même venait à disparaître, victime du phylloxéra ?

Pour certains propriétaires, la catastrophe est une aubaine rendant caducs les baux à complant. Ils peuvent donc chasser les occupants, parfois présents depuis des générations. Les complanteurs ne l’entendent pas de cette oreille. C’est pourquoi ils constituent, au cours des années 1891–1914, des syndicats de défense efficaces, pour conserver leurs droits et combattre les prétentions de certains propriétaires fonciers. Mais, pour continuer à produire du vin, il leur faut parallèlement se battre pied à pied contre le phylloxéra, cette gangrène qui s’est abattue sur tous les vignobles de l’Hexagone.
C’est cette histoire, politique et sociale autant que technique et culturelle, que René Bourrigaud raconte ici, avec le souci permanent de s’adresser à un large public. »
Editions du Centre d'histoire du travail, 200 pages, 22 euros. Novembre 2013.
Disponible chez ATHELES.

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