24/11/2013

Soirées "Individualisme et coopération"

« La Bibliothèque des amis de l'instruction (BAI) organise un cycle de soirées de lecture sur le thème "Individualisme et coopération au XIXe siècle". 
Fondée en 1861 par des ouvriers et artisans du quartier influencés par Fourier et Proudhon, la BAI a été rénovée et est aujourd'hui gérée par une équipe de bénévoles.

• 5 DÉCEMBRE. "Les penseurs individualistes et leur idée de la société" (Max Stirner et Friedrich Nietzsche), par Maurice Schuhmann, politologue allemand et président de la société Max Stirner. Il a soutenu une thèse sur la conception de l’individualité radicale chez le Marquis de Sade, Max Stirner et Friedrich Nietzsche. Maurice Schuhmann montrera comment Stirner et Nietzsche pensent la relation entre l’individu et la société et évoquera la possibilité de concevoir une société d’individualistes.

• 30 JANVIER. "Georges Palante, un individualiste altruiste", par Stéphane Beau. Travailleur social, Stéphane Beau est non seulement l’auteur de romans et nouvelles, mais aussi le fondateur de la défunte revue Le Grognard ; il collabore à de nombreuses revues littéraires et tient un blog sur Palante dont il a réédité plusieurs ouvrages. Georges Palante, philosophe individualiste, fortement influencé par Schopenhauer et Nietzsche, a souvent été présenté sous les traits d’un misanthrope, solitaire et mal à l’aise en société. Ses proches s’accordent tous pour vanter sa politesse, son souci d’autrui et son profond respect pour ses interlocuteurs. A travers son enseignement, mais aussi dans ses engagements concrets, politiques notamment, Palante a su conjuguer individualisme et altruisme.

• 13 FÉVRIER. "Jules Lequier (1814-1862) : la question de la liberté", par Goulven Le Brech. Président de l’Association des amis de Jules Lequier, Goulven le Brech est l’auteur d’un essai biographique sur cet auteur (éd. La Part commune, 2007).
A l’avant-garde des penseurs de l’existence (Camus, Sartre), Jules Lequier occupe une place originale au sein des grandes pensées du XIXe siècle. Oscillant entre rationalisme et romantisme, l’objectif de son œuvre inachevée est de montrer le rôle primordial de la liberté humaine, la part de créativité qui se trouve à tous les niveaux de l’action humaine.

• 6 MARS. "Han Ryner, du crime d’obéir au rire du sage", par Clément Arnoult. En lien avec la société des Amis de Han Ryner, Clément Arnoult anime un blog consacré à cet auteur et a réédité L’individualisme dans l’Antiquité (éd. Du Sandre, 2010) ainsi qu’un recueil d’articles intitulé Comment te bats-tu ? (Le Grognard, 2010). Dans trois romans écrits entre 1895 et 1905, Han Ryner a dressé le portrait du héros individualiste, réfractaire absolu qui refuse de commander autant que d’obéir. Philosophe sans système, anarchiste se défiant de la révolution, extrémiste et non-violent, radical et nuancé, antireligieux et spiritualiste, Han Ryner surprend et agace, mais reste une personnalité attachante des lettres et de la philosophie.

• 10 AVRIL. "Les anarchistes individualistes et l’éducation : conceptions pédagogiques et dispositifs autodidactes", par Anne Steiner. Anne Steiner a publié plusieurs ouvrages sur les anarchistes individualistes qui collaboraient au journal L’Anarchie (éd. L’Échappée). Son dernier ouvrage : Rirette, l’insoumise (Mille Sources, 2013). Persuadés qu’aucune révolution victorieuse ne pourrait enfanter un monde meilleur sans évolution préalable des mentalités, les anarchistes individualistes des premières années du XXe siècle ont accordé une importance extrême à l’éducation, pour eux principal levier du changement social. Nous présenterons dans cette intervention la presse anarchiste individualiste, les brochures et les causeries qu’ils ont su développer au service de l’auto-éducation des adultes ainsi que leurs réflexions sur ce qu’aurait pu être une école véritablement émancipatrice, loin des modèles congréganistes et laïcs, qu’ils renvoyaient dos à dos.

• 15 MAI. "Jehan-Rictus ou le moyen de parvenir", par Philippe Oriol. Directeur pédagogique au Cesacom, Philippe Oriol est l’auteur d’une thèse consacrée à Jehan Rictus. Il a travaillé sur les mouvements décadents et symbolistes, sur l’anarchisme et l’engagement politique des écrivains, puis s’est consacré à l’affaire Dreyfus. Il a récemment publié un livre sur Zo d’Axa. Jehan Rictus fut-il ce chantre de l’âme populaire, cette voix anarchisante que la postérité a voulu retenir ou ne fut-il qu’un exemple remarquable de ce qu’on appelait alors la stratégie littéraire ? On verra comment à travers ses choix, à travers les formes mêmes de sa poésie, il ne fut jamais qu’en quête de la reconnaissance d’une élite et, au sens le plus fort du terme, un conservateur.

• 12 JUIN. "Solitaire et solidaire, Panaït Istrati", par Daniel Lérault. Daniel Lérault a publié des études portant sur des écrivains de la mouvance prolétarienne ou libertaire : Henry Poulaille, Marcel Martinet, Panaït Istrati, Han Ryner… Dernière publication : préface de La Véritable tragédie de Panaït Istrati d'Eleni Kazantzaki (éd. Lignes / Imec, 2013). Le conférencier présentera la vie et l’œuvre de ce grand conteur roumain d’expression française, en s’attachant à montrer combien sa pensée individualiste atteint l’universel. Resté fidèle aux valeurs humanistes, Istrati n’a jamais cessé de chanter la liberté et l’insoumission…

Les conférences se déroulent dans les locaux de la Bibliothèque des Amis de l’Instruction, au 54, rue de Turenne, à Paris 3e (M° Chemin Vert ou Saint-Paul),
à 19h30. Entrée (et participation) libres, sous réserve de places disponibles.

La plupart des conférences qui ont déjà eu lieu sont disponibles en audio en ligne sur le site de la BAI. Ainsi, vous pouvez y retrouver "Proudhon et le mutualisme" et
"Les Fouriéristes : expériences phalanstériennes et réalisations coopératives, éducatives et mutualistes". Les prochaines devraient l'être aussi, je suppose.
N'hésitez pas à aller également fouiner dans leur rubrique "Archives", mois par mois.


Plusieurs des conférenciers ayant collaboré à la revue, aujourd'hui en sommeil,
Le Grognard, en voici une succincte présentation par elle-même : « Loin des modes, des avant-gardes et des esprits de chapelle, tous les trimestres, Le Grognard vous propose une sélection de textes originaux et de trésors oubliés. Résolument inactuel, Le Grognard affiche ouvertement sa nostalgie pour les revues mythiques du XIXe siècle : La Plume, La Revue Blanche, Le Mercure de France… mais aussi pour certaines revues anarchistes fortement teintées de références individualiste telles que L'En dehors, L'Unique, L'Ordre Naturel, La Mêlée… Sur le fond ? Le Grognard n'a pas de limites. Les seules exigences qu'il s'impose sont : curiosité, ouverture d'esprit, respect des différences et refus des discours verbeux et autres jargons branchés. Au programme de chaque numéro : des articles de fond, des extraits de livres juste parus ou à paraître, des entretiens, des poèmes, des chroniques, des critiques de livres... » (Les numéros de la revue sont, semble-t-il, toujours disponibles et commandables sur SON SITE).

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