05/10/2013

Loin des sous, la vie reprend


« Le porte-monnaie. 
Une société sans argent ? », 
de Jean-François Aupetitgendre

Présentation : « Et si le système bancaire et boursier se grippait au point de rendre l’outil monétaire inopérant ? Le monde s’écroulerait-il sans la clef de voûte de l’argent ? L’auteur imagine une hyperinflation mondialisée qui contraint brutalement la société à se réorganiser, pour survivre sans euros, sans dollars, sans yens sonnants et trébuchants ! Un immeuble d’une ville de province sert de cadre à cette hypothèse. Il est occupé par un notaire, un menuisier, une institutrice, un escroc notoire, un commissaire de police, etc., chacun vivant la crise à sa manière, comme un drame ou une opportunité, avec espoir ou angoisse.

Ce qui est sûr, c’est qu’aucun aspect de la vie quotidienne n’avait échappé à l’empreinte de l’argent, de la financiarisation, de la marchandisation et qu’il faut tout réinventer, changer de paradigmes. Ce que les intellectuels, les révolutionnaires, les contestataires de tous bords n’avaient jamais pu susciter, la nécessité va y contraindre. Le cœur du système étant atteint, c’est le dos au mur et dans l’urgence que l’homme doit imaginer d’autres modes de fonctionnements possibles. Fable philosophique, fiction politique, vision prémonitoire ?
C’est en tous les cas, un exercice pratique et concret, une vivante projection imaginaire, bien loin de toutes les idéologies dominantes et de tous les impératifs économiques qui nous gouvernent… »
Aux Éditions libertaires, 139 pages, 11 euros. Paru en juin 2013. Jean-François Aupetitgendre est aussi l'auteur de La commune libre de Saint-Martin (Ed. Libertaires, 2012).
Commandable en ligne notamment chez Publico.


Extraits de l'article du Monde libertaire (27/6/13) :
27 juin 2029, Nîmes, café Gambrinus. Ce soir-là, les flashs d’information diffusent en boucle une incroyable nouvelle, au Brésil, à Rio, le peuple lassé de l’hyperinflation qui gangrène l’économie de la planète, de la crise, de la rigueur qui ne frappe jamais que les plus riches, brûle l’argent par brouettes entières. Par un effet domino, en quelques jours, le monde entier se consume dans un immense feu de joie, les billets, la monnaie, les chèques, le capitalisme. Le livre de Jean-François Aupetitgendre se lit comme la chronique forcément réjouissante de la crise ultime de la finance mondiale. [...]

Jean-François Aupetitgendre n’épargne aucun de nous, chacun participe à sa façon au maintien d’un système injuste et inhumain, chacun est recroquevillé sur ses minuscules possessions, voiture, meubles, maison, compte en banque et n’entend rien partager. 

Il explique parfaitement, toujours avec humour, que la classe moyenne, en voulant conserver le peu qu’elle possède, est le rempart qui protège les riches et les puissants de la colère des pauvres. 

Il y a du La Boétie dans ce livre, à l’instar du Discours sur la servitude volontaire, Le Porte-Monnaie nous rappelle que l’habitude nous rend complice du système et que la formule « soyez résolus de ne plus servir et vous volà libres » est la seule voie qui permet d’aborder une société du don basée sur le droit d’usage plutôt que sur la propirété privée, une société respectueuse des hommes et de l’environnement, où les voiliers de plaisance effectuent du transport maritime, où les voitures au gaz sont collectives où l’Etat disparaît au profit du bénévolat et de la gratuité généralisée. Un monde où le temps gagné sur le temps de travail permet à nouveau au facteur de discuter, de prendre un café et de tisser du lien social, comme on dit. Un monde devenu, il est vrai, une pure fiction. [...] » 
Thierry Guilabert ("Les possibles d’une société sans argent")

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