01/03/2013

Le carbone, c'est pas un cadeau !

Communiqué d'Attac France (27/02/13) (extrait) : 
Il est temps de mettre fin au marché du carbone européen
Des organisations de la société civile exigent que l'UE abandonne 
son marché du carbone.
Après sept ans d'échecs, les déclarations de l'Union européenne (UE) sur sa capacité à corriger le Système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE), le marché du carbone européen, totalement défaillant, n’ont plus aucune crédibilité. Nous pensons que le marché du carbone européen doit être supprimé avant 2020 pour laisser place à des mesures en faveur du climat qui fonctionnent.

Le marché du carbone européen, politique phare de l'UE face au changement climatique, a été mis en place en 2005 et a donné lieu au plus grand marché de carbone du monde. Ce marché inclut des systèmes « de quotas et d’échanges » et de « compensation » qui permettent aux participants d'acheter et de vendre des permis d'émissions ainsi que des crédits de compensation carbone afin de respecter leurs objectifs de réduction d'émissions ou bien simplement de tirer profit du marché. L'idée est de rendre rentable la réduction des émissions de gaz à effet de serre industrielles d'une en créant des incitations pour des innovations favorables au climat afin d’orienter ainsi l'industrie sur une trajectoire faible en carbone.

Mais ce dispositif a échoué. L’obsession de l'UE sur « le prix » comme vecteur de changement ne l’a pas seulement enfermée dans un système économique dépendant des industries extractives polluantes – avec une augmentation rapide des émissions liées aux combustibles fossiles en 2010 et 2011. Cet échec est également voué à s’étendre plus largement dans la mesure où le marché carbone européen est utilisé comme modèle pour d'autres marchés de ce type dans des pays comme le Brésil et l'Australie et comme modèle pour des marchés portant sur les « services écosystémiques » liés à la biodiversité, l'eau et les sols.

Les gouvernements de l'UE et la Commission européenne sont déterminés à maintenir le marché carbone européen comme pilier central des politiques de l'UE sur le changement climatique, avec la phase III démarrant en 2013. Cependant, il est évident que les échecs structurels du marché carbone ne peuvent pas être corrigés :
– le marché carbone européen...
> n'a pas réduit les émissions de gaz à effet de serre. (...)
> a fonctionné comme un système de subvention pour les pollueurs.  (...)
> se caractérise par des prix du carbone volatiles et en baisse.  (...)
> accroît les conflits sociaux et environnementaux dans des pays du Sud.  (...)
> nous enferme dans une économie dépendante des énergies fossiles.  (...)
> ferme la porte à d'autres politiques, véritablement efficaces, 
de lutte contre le changement climatique.  (...)
– Les marchés du carbone sont particulièrement sujets à la fraude.  (...)
– L'argent public est gaspillé dans la mise en place de marchés carbone qui ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs d'intérêt public.  (...)

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