29/12/2012

Zapata pas mort !

Lu sur DesInformémonos, periodismo de abajo. Décembre 2012 (extraits).

“Vous avez entendu ? 
C’est le bruit de votre monde qui s’écroule”
« Chiapas, Mexique. Des dizaines de milliers de bases d’appui de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) ont occupé [le 21 décembre] dans un silence impressionnant les rues de cinq localités du Chiapas, lors de la première manifestation publique zapatistes depuis le 7 mai 2011, lorsqu’ils avaient répondu à l’appel du Mouvement pour la Paix avec Justice et Dignité. [...]


”A qui de droit. 
Vous avez entendu? C’est le bruit de votre monde qui s’écroule. 
C’est celui du nôtre qui ressurgit. 
Le jour qui était le jour, il faisait nuit. Et le jour qui sera le jour, il fera nuit. 
Démocratie ! Liberté ! Justice !",
était le message signé par le sous-commandant Marcos et diffusé quelques heures
plus tard par la page web Enlace Zapatista.

Dans chaque ville occupée (Ocosingo, Las Margaritas, Palenque, Altamirano et San Cristobal), les Tzeltals, Tzotzils, Ch’ols, Tojolabals, Zoques, Mams et métis ont défilé en rangs et en levant le poing avec leurs bandanas et leurs passe-montagne traditionnels, dans un strict silence. [...] Depuis dix-neuf ans, on les avait donnés pour morts, divisés et isolés, un nombre incalculable de fois. Encore et encore, ils sont apparus pour dire “nous sommes là”. Aujourd’hui, 40 000 zapatistes dans les rues ont à nouveau fait taire les rumeurs et les mensonges.

À San Cristobal de las Casas, une ville où l’EZLN manifeste traditionnellement hors de son territoire, plus de 20 000 hommes et femmes du Caracol [municipalité autogérée, NdT] zapatiste d’Oventik, où ils s’étaient rassemblés la veille, ont défilé sous la pluie [...]. La marche de 28 détachements (selon la numérotation figurant sur leurs passe-montagnes) a commencé à la périphérie de la ville, vers huit heures et demie, et à 12 heures l’arrière-garde était encore très loin du centre. La place centrale était trop petite pour les contenir tous. [...]

À Las Margaritas, les zapatistes ont répété cette dynamique avec 7000 membres des bases d’appui, tandis qu’Ocosingo – localité elle aussi prise par les insurgés le 1er janvier 1994, où eut lieu un massacre de civils par l’armée fédérale dans les premiers jours de la guerre, plus de 6 000 membres des bases d’appui ont déclenché l’action à six heures du matin. On a appris qu’environ 8 000 zapatistes ont dû rester au Caracol de La Garrucha faute de transports. Il n’y avait pas eu une telle concentration de  zapatistes depuis les sanglants combats du soulèvement indigène en 1994.


L'action était particulièrement symbolique : c'est le dernier jour du cycle maya qui a été choisi. Pour beaucoup, il correspondait à “la fin du monde”, pour d’autres au début d’une nouvelle ère, du changement, du renouveau. Pendant ces dix-neuf années, le parcours de la lutte zapatiste a été chargé de symboles et de prophéties, et cette occasion n’a pas fait exception. [...]

La dernière fois que le sous-commandant Marcos, chef militaire et porte-parole zapatiste, s'était exprimé, c’était via sa correspondance avec le philosophe Luis Villoro,
le 7 décembre 2011. Et l’initiative politique la plus récente avait été le Festival de la Digne Rage, auquel les zapatistes avaient invité luttes et mouvements du Mexique et du monde entier, en décembre 2008. [...] »
Traduction : Basta! Journal de marche zapatiste. Ajusté et allégé par UtopLib.

Aucun commentaire: