31/10/2012

Nucléaire : une énergie propre ???


Extraits du film Nucléaire, une pollution durable, sur les conditions d'exploitation 
des mines d'uranium au Niger. Mission CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) au Niger en 2003. 

Extrait du rapport Greenpeace 2010 "Abandonnés dans 
la poussière. L'héritage radioactif d'Areva dans les villes 
du désert nigérien" :
« Au Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde d’après le classement des rapports mondiaux annuels de développement humain du PNUD, 40% des enfants souffrent d’insuffisance pondérale, les trois quarts de la population sont analphabètes et l’accès à l’eau potable est rare. Ce pays est pourtant très riche en ressources minières. Areva, le géant français du nucléaire, ne s’y est pas trompé et y extrait depuis quarante ans de l’uranium, engrangeant des milliards, ne laissant au Niger rien d’autre qu’un désastre écologique dont les conséquences pèseront pendant plusieurs milliers d’années sur l’environnement et la santé des Nigériens.

(...) Les exploitations d’Areva sont en grande partie destructrices : le forage des mines et les détonations provoquent des nuages de poussière, des montagnes de boue et de déchets industriels - à ciel ouvert - se forment autour des mines et le déplacement de millions de tonnes de terre et de rochers menacent de contaminer la nappe phréatique qui disparaît rapidement à cause de la surexploitation industrielle. Areva a fait preuve de négligence dans sa gestion, du processus d’extraction. Et cela se traduit par la libération et la propagation dans l’air de substances radioactives qui s’infiltrent dans la nappe phréatique et contaminent les sols autour des villes minières d’Arlit et d’Akokan.

L’exposition à la radioactivité endommage l’écosystème de manière définitive et peut également causer des problèmes de santé : maladies respiratoires, malformations à la naissance, leucémies, cancers, pour ne citer que quelques exemples. Les maladies et les problèmes de santé sont nombreux dans cette région et le taux de mortalité lié à des problèmes respiratoires y est deux fois plus élevé que dans le reste du pays. Néanmoins, en matière d’impact sur la santé, Areva n’a jamais assumé ses responsabilités. En fait, les hôpitaux sous le contrôle de cette entreprise ont été accusés d’avoir commis des erreurs en diagnostiquant des cas de VIH pour des cancers. Ils soutiennent qu’il n’y a jamais eu de cas de cancers imputables aux activités minières en quarante ans. Ce qu’ils ne mentionnent pas, c’est que les hôpitaux locaux n’emploient pas de médecins formés à la médecine du travail, rendant impossible un diagnostic qui permettrait d’établir un lien avéré entre la maladie du patient et son activité professionnelle.

En novembre 2009, Greenpeace, en collaboration avec le laboratoire français indépendant de la CRIIRAD ainsi que le réseau nigérien d’ONG Rotab a pu effectuer une brève étude scientifique de la zone et mesurer le taux de radioactivité contenue dans l’eau, l’air et la terre autour des villes minières d’Areva. Si les résultats ne sont pas exhaustifs, ils n’en sont pas moins inquiétants :
En quarante ans d’activité, c’est un total de 270 milliards de litres d’eau qui ont été utilisés, contaminant l’eau et vidant les réserves d’eau dans l’aquifère qui ne seront pas reconstituées avant des millions d’années.
• Sur quatre des cinq échantillons d’eau prélevés par Greenpeace dans la région d’Arlit, la concentration en uranium était supérieure à la limite recommandée par l’OMS pour l’eau potable. Les données historiques indiquent une augmentation progressive de concentration en uranium pendant les vingt dernières années, ce qui peut démontrer l’impact des opérations minières. Certains échantillons d’eau contenaient même un gaz radioactif dissous, le radon.
• La mesure de radon effectuée au poste de police d’Akokan a révélé une concentration en radon dans l’air qui était de trois à sept fois supérieure aux niveaux normaux de cette région.
• Dans les sols, la fraction fine a révélé une concentration en éléments radioactifs (uranium et ses descendants) deux à trois fois supérieure à la fraction grossière. Ceci suggère des risques plus importants d’inhalation ou d’ingestion de particules radioactives.
• La concentration en uranium et autres matériaux radioactifs trouvés dans un échantillon de sol prélevé à proximité de la mine souterraine était environ cent fois supérieure aux niveaux normaux de la région et supérieure aux limites internationales d’exemption.
• Dans les rues d’Akokan, les taux de radiation étaient d’un niveau environ 500 fois supérieur aux niveaux normaux de fond. Une personne y passant moins d’une heure par jour serait exposée à un taux supérieur au taux annuel supportable.
• Si Areva prétend qu’aucun matériau contaminé ne sort plus des mines, Greenpeace a néanmoins trouvé plusieurs morceaux de ferraille radioactive, sur le marché local à Arlit, contenant des taux de radiation d’un niveau cinquante fois supérieur aux niveaux normaux de fond. Or la population locale utilise ces matériaux (dans la construction de ses habitations, par exemple).

Après la publication des premiers résultats de Greenpeace à la fin du mois de novembre 2009, Areva devait réagir. Certains endroits radioactifs indiqués par Greenpeace dans un des villages miniers ont été nettoyés. Cependant, ce nettoyage limité ne réduit pas le besoin d’effectuer une étude exhaustive pour que toutes les zones soient sans danger pour la population locale. (...)

> Lire la suite du Rapport 2010 (pdf, 64 pages) Greenpeace.
> Le dossier Niger de la CRIIRAD.
Le blog de l'ONG Aghirinman.

Aucun commentaire: