06/10/2012

Mobilisation contre la mine d'uranium de Falea


Entretien avec Many Camara, professeur de sociologie, membre de l'ARACF 
(Association des ressortissants et amis de la commune de Faléa). 
Contre la mine d'uranium de Faléa, au Mali.

Présentation de la situation sur le site de FALEA21 :
« Le village malien, Falea, compte 21 hameaux et environ 15 000 habitants. Il est situé dans la zone frontalière avec la Guinée et le Sénégal et se trouve sur un haut plateau avec une faune et une flore riches, restées jusqu’à présent relativement intactes. Dans ce paysage de collines, il n’y a encore ni électricité ni véhicule, et la région est pendant la saison des pluies isolée du reste du Mali par une rivière difficile à franchir : la Falémé.

Voilà une vingtaine d’années, la multinationale française Cogema – aujourd’hui Areva – a découvert à Falea des gisements d’uranium, de cuivre et de bauxite. En 2007 le gouvernement malien a conclu un accord avec la société canadienne Rockgate Capital Corp pour l’exploitation de ces matières premières. Les clause du contrat ne sont pas publiques. Sur le site Internet de la société Rockgate on peut lire qu’elle a acquis un terrain de
150 km2. Ni le conseil des Sages, ni le "moderne" conseil municipal – instauré depuis 1995 (!)– ni la population n’ont été officiellement informés, ni consultés. En 2008, une piste d’atterrissage a été construite, qui se termine à environ 50 m de l’école primaire. Depuis lors un avion de transport Antonov emporte à un rythme hebdomadaire les carottes extraites tous les 200 mètres à 300 mètres de profondeur vers un laboratoire sud africain chargé d’établir une cartographie pour l’exploitation, souterraine ou à ciel ouvert.

Sur ce terrain de 150 km2, le sous-sol sera creusé par des excavatrices gigantesques et transformé en farine dans des broyeurs pour en extraire ensuite les matières premières convoitées, à l’aide de l’eau de la nappe phréatique et de poisons caustiques. Ces millions de tonnes de poussières farineuses devront ensuite être stockées de manière à ce que les composés d’uranium non utiles à la transformation industrielle ne soient pas dégradés par l’environnement et n’atteignent pas la nappe phréatique. Chez les voisins du Niger où Rockgate et Areva exploitent des mines d’uranium on utilise les réserves en eau fossiles non renouvelables. [...] » (lire la suite sur le site de FALEA21)

Communiqué - septembre 2012 (extraits) :
« La Commune rurale de Faléa et le Cercle de Kéniéba (Mali) appellent 
les municipalités et les villes à un PARTENARIAT INTERNATIONAL TEMPORAIRE pour garantir le respect de la démocratie et des Droits de l’Homme face à l’exploitation minière.
[...] Avec leur municipalité, avec l’appui de l’association ARACF (Association des Amis et Ressortissants de la Commune de Faléa) et des élus du Cercle de Kéniéba, les habitants de Faléa se sont mobilisés depuis 2010 contre le projet d’une mine d’uranium sur leur territoire. Grâce à la solidarité de quelques ONG et de municipalités comme la Ville de Genève, les habitants de Faléa ont réalisé une étude du "point zéro radiologique", mis en place une unité de communication satellitaire, animé des séances de formation et créé une radio locale pour diffuser des connaissances sur l’extraction minière, le cadre légal et les droits des citoyens dans les quatre langues parlées par les populations. [...]

Une mine d’uranium à Faléa détruirait le village, les terres agricoles, les lieux sacrés, le patrimoine culturel, une faune et une flore particulièrement riches mais également cette ressource vitale qu’est l’eau des nappes géologiques et phréatiques. Les habitants de Faléa ne négligeront rien pour faire valoir leur opposition à la mine d’uranium dans le cadre de l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) prévue par le code minier du Mali et ses textes d’applications. Ils souhaitent organiser une consultation populaire qui donne voix à chaque habitant des 21 hameaux et villages de la commune.

Mais, depuis janvier 2012, la grave crise politique et institutionnelle qui traverse le Mali menace sa souveraineté, la réussite de tout processus démocratique et le respect des droits des populations. C’est la raison pour laquelle la commune de Faléa et le Cercle de Kéniéba appellent les municipalités de par le monde à un partenariat international temporaire. Tous les élus municipaux ou membres d’un parlement de ville sont invités à rejoindre ce réseau à titre individuel ou collectif. L’objectif du réseau des villes et municipalités partenaires sera de rendre possibles la poursuite et l’aboutissement des actions en cours, et de garantir le bon déroulement de la consultation populaire qui sera organisée en novembre 2013 par la Commune Rurale de Faléa, l’ARACF
et les habitants de Faléa. [...] »

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