25/08/2012

Les "gauches" sous toutes les coutures


Au sommaire de "MANIERE DE VOIR", 
n° 124, août -septembre 2012, 
"Histoire des gauches au pouvoir"
« Alors que "la gauche" revient aux affaires en France,
rien de plus utile que de se pencher sur son bilan lorsqu’elle exerça le pouvoir, en France, en Europe, en Amérique latine. Entre progrès incontestables et renoncements libéraux, fatalisme raisonnable et mobilisations sociales. »

I. "J’ai fait un rêve…"
« Depuis la nuit des temps, un rêve immense traverse l’humanité : celui d’une société harmonieuse dans laquelle primeraient l’intérêt collectif, l’atténuation (voire la disparition) des inégalités, le "bien vivre" pour tous les citoyens, le respect des libertés fondamentales de l’individu. Des insurgés de la Commune de Paris à ces Américains qui voulaient plafonner les revenus, en passant par les "socialo-communistes" qui, en France, en 1981, prétendirent "changer la vie", ce rêve a pris différentes formes, en de multiples lieux. L’histoire du siècle passé montre qu’arriver au pouvoir en portant ce projet n’a rien d’impossible. Toutefois, et pour peu qu’elle existe, toute tentative de rupture avec le modèle capitaliste implique une forte réaction, venue à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, comme on a pu le voir, en 1973, au Chili. »

ARTICLES
Un nouvel internationalisme (François Mitterrand)
• Histoire d’un label politique (Laurent Bonelli)
• L’utopie réalisée de la Commune de Paris (Christophe Voilliot). "Changer la politique, instaurer l'égalité entre hommes et femmes, inventer un nouveau mode de gouvernement, faire participer les citoyens... : ces mots d'ordre furent longtemps appuyés par les forces du mouvement ouvriers. En 1871, le peuple parisien insurgé leur donnait une signification concrète." Un utile survol des réalisations de la Commune (UtopLib).
• La dignité de l’Afrique (Thomas Sankara)
• Plafonner les revenus, une idée américaine (Sam Pizzigati). "Si la pauvreté soulève l'indignation unanime –il faudrait la combattre pour rendre le monde plus juste–, la fortune est plus rarement perçue comme un problème. Mais, avec une tempête financière qui a éclaté aux Etats-Unis puis dans l'UE à partir de 2008, et la tentative d'imposer aux Etats membres de l'Union une politique de bas salaires, le lien entre l'une et l'autre a refait surface. En même temps qu'une idée née aux Etats-Unis il y a plus d'un siècle : limiter les revenus des riches." Un retour historique (notamment sur les années Roosevelt) très intéressant sur un sujet peu connu en France (UtopLib).
• Soirs d’euphorie, matin de désespoir au Chili (Pierre Kalfon)

II. "Socialisme(s)"
« Alors que, avec la disparition de l’Union soviétique, sont entrées en crise les visions mystiques du socialisme, quels critères définissent celui-ci ? L’expérience montre qu’ils dépendent du contexte dans lequel on tente de l’instaurer. Les Portugais de la "révolution des œillets" avaient peu à voir avec la social-démocratie scandinave, longtemps présentée comme un modèle pour avoir assuré, d’une manière pacifique, le bien-être et l’égalité des citoyens. Différents encore sont, aujourd’hui, les pays d’Amérique latine qui, tels la Bolivie, l’Equateur ou le Venezuela, osent évoquer un "socialisme du XXIe siècle". Remettant en cause la domination des pays du Nord, en particulier des Etats-Unis, prenant leurs distances vis-à-vis de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, ils prônent un modèle d’intégration qui repose sur la coopération plutôt que sur la compétition. Cette tentative de transformation sociale répond aux aspirations de ceux qui ont porté ces gouvernements au pouvoir — même si la voie n’est pas exempte de difficultés. »

ARTICLES
L’Etat norvégien protecteur de la culture (André Schiffrin)
• Un modèle scandinave à cinq exceptions (Jean-Pierre Séréni)
• La « Révolution des œillets » et son cinéma (Eduardo Geada)
• Terres promises du Venezuela (Maurice Lemoine). "Jusqu'en 2004, l'opposition vénézuelienne n'a cessé de conspirer pour "sortur" le président Hugo Chavez. Il s'agissait pour elle d'aller vite. En effet, s'ajoutant aux multiples programmes sociaux, la très importante réforme agraire mis en œuvre renforçait (et renforce toujours) l'appui des classes populaires au gouvernement." La dure reconquête des terres de l'Etat, souvent avalées au fil des années par les grands propriétaires, par les petits paysans. (UtopLib)
• Quand l’Equateur se met au vert (Aurélien Bernier). "Alors que les pays riches cherchent à imposer une économie "verte" compatible avec l'ordre néolibéral, certains proposent des solutions plus originales. C'est le cas de l'Equateur, membre de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), qui défend un projet visant à concilier souveraineté nationale, progrès social et protection des écosystèmes." Intéressant pour mieux cerner les contradictions de l'Etat équatorien et pour mettre le doigt sur le double langage des hypocrites Etats occidentaux et de certains grands partis écologistes et ONG sur le projet "Yasuni" (se faire payer la non-extraction du pétrole et la préservation de l'écosystème). (UtopLib)
• En Bolivie, les quatre contradictions de la révolution (Alvaro García Linera). 
Comment conciiler intérêt général et intérêt des groupes et des individus.
Un vrai casse-tête. (UtopLib)
• Que reste-t-il de l’expérience pionnière de Porto Alegre (Simon Langelier). 
L'une des premières expériences de vraie démocratie participative avait bien démarré. Malheureusement, elle semble s'être fait grignoter par les pouvoirs centralisateurs et
être victime de la démobilisation populaire. (UtopLib)
• Premières victoires pour la démocratie participative (Olga Victor).  L''exemple de réalisations concrètes dans certaines communes françaises (Grande-Synthe, Saint-Denis), avec une interrogation sur le manque de motivation et le faible investissement de
la population et la réelle représentativité des structures mises en place. (UtopLib)

III. "Triangle des Bermudes"
« "La prise du pouvoir est un moyen, pas une fin", serait-on tenté de rappeler aux partis qui se réclament du "réformisme" et… réforment si peu. En effet, si les sociaux-démocrates se montrent moins brutaux que la droite dans leur gestion des affaires sociales, comment oublier le triangle des Bermudes dans lequel ils se sont trop souvent perdus ? Leur acceptation du cadre néolibéral, leur impuissance à élaborer des solutions crédibles et à les faire passer dans la réalité, leur refus de répondre aux attentes des peuples et d’engager le chantier de l’Europe sociale, ont produit des effets dévastateurs sur les fondements de la démocratie. Peut-on se contenter de gouverner en oubliant de tenir compte des antagonismes de classe, alors même que flexibilité et précarité frappent durement les milieux populaires ? Volonté ou absence de volonté politique, rôle de l’idéologie, des marchés, des intellectuels et des médias, faible participation des femmes et des classes populaires, où se trouvent les verrous ? Et combien de temps encore, alors qu’enflent les colères sociales et que, paradoxalement, la crise fissure les dogmes libéraux, ce jeu politique peut-il durer ? »

ARTICLES
• Entre contraintes et privilèges (Serge Halimi). De 1924 à 1997, un bon résumé de l'histoire des relations des socialistes avec les "marchés" et le "néolibéralisme". (UtopLib)
• Représentants du peuple ? (Alain Gresh)
• Labyrinthe social-démocrate (Anne-Cécile Robert)
• Usure du pouvoir en Espagne (Ignacio Ramonet)
• L’école britannique livrée au patronat (Richard Hatcher). Le titre résume bien l'article.
• Le gouvernement raconte son histoire (S. H.)
• Pierre Rosanvallon et le « déficit de compréhension » (L. B.)
• « Vive la crise ! » (Pierre Rimbert). Anecdotique, mais il est drôle de se replonger dans la propagande qui s'était développée en 1984 autour de l'émission présentée par Yves Montant, converti aux joies du néolibéralisme reaganien. (UtopLib)
• « Syriza le Grec », seul contre tous (Costas Lapavitsas, Valia Kaimaki et M.L.). Article un peu vieillot par rapport à l'actualité et se réduisant à l'énumération des valses politiciennes des différents partis grecs avant et après les dernières (et avant-dernières) élections.
Un peu décevant. (UtopLib)

+ Cartographie : Du monde communiste à l’Internationale socialiste ; Ruptures en Amérique latine ; Ces réformes qui ont changé la vie. Et aussi : Acquis sociaux ;
110 propositions pour la France (à relire avec intérêt et une pointe de nostalgie,
les propositions du PS en 1981) ; La vie est à nous ; Le mur de l’argent ; Vu de... droite? ; Lumumba le panafricain ; Saisis par la finance ; Privatisation de l’audiovisuel.
Numéro disponible en kiosques (7,50 €) 
ou à commander sur le site du Monde diplo.

(Ci-dessus, en violet, les articles qu'UtopLib trouve les plus riches
et porteurs de leçons ou d'interrogations fertiles.)

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