Au sommaire de
La Revue des Livres n°6
(juillet-août).
■ Liberté et pouvoir. Entretien avec Noam Chomsky, qui revient sur des interrogations fondamentales : peut-on penser notre liberté ? Peut-on en rendre raison par une explication matérialiste ? Revenant à Descartes, Hume, Locke et Newton, et aux sources de ses propres élaborations théoriques. Chomsky nous encourage ici à ne pas céder sur notre volonté de rendre le monde intelligible et d'y affirmer notre liberté.
■ Pierre Bourdieu et l’État. A propos de
Sur l'État, de Pierre Bourdieu, cours au Collège de France. La question de l'Etat était centrale dans son œuvre et transversale à tous ses travaux, et son actualité, à l'heure du développement de la gouvernementalité néolibérale, est brûlante.
■ Le rêve français : Angela Davis à Paris. Alice Kaplan y retrace les années déterminantes qu'Angela passa à Paris ; étudiante en français, elle y découvre le Nouveau roman, l'existentialisme, la philosophie, Herbert Marcuse, mais aussi, à distance, les avancées et les violences de la lutte pour les droits civiques.
■ Enfer, chant 33. Dante Alighieri, traduction Antoine Brea.
■ "Non mais c'est ma mère, elle est là, regarde-la dans les yeux quand tu lui parles !"
Entretien sur l'école de la discrimination avec Aïcha, Ilhem, Nawel et Saloua B.
■ Ufologies littéraires et ovnis politiques. A propos de Christophe Hanna, théoricien-écrivain et les éditions Questions théoriques. Et si les arbres du numérique bourgeonnant et du néolibéralisme pourrissant cachaient toute une forêt de nouvelles pratiques diffuses ?
■ Trois cercles : critique et théorie entre crise et espoirs. Daniele Giglioli retrace la naissance, le succès et la faillite de la théorie critique.
■ Emmaüs Lescar-Pau : une pépinière d'alternatives. Pour Paul Ariès, la communauté Emmaüs Lescar-Pau est une expérience sociale radicale, une manière de penser et pratiquer ici et maintenant la société du "bien-vivre", une source d'alternatives dont pourrait bien s'inspirer une gauche en manque de rêve.
■ Domenico Losurdo, pour une contre-histoire du libéralisme. Portrait d'un des philosophes qui ont contribué à relire radicalement la tradition libérale, depuis ses paradoxes fondamentaux (l'exploitation des colonies et de la classe ouvrière) jusqu'à ses conséquences les plus funestes du XXe siècle (le génocide nazi).
■ Le phénomène antideutsch : une singularité de la gauche radicale allemande.
De jeunes Allemands d'extrême-gauche qui scandent dans les manifestations des appels à bombarder l'Allemagne, qui prônent la dissolution de l'Etat allemand au nom de la lutte contre l'antisémitisme, le mouvement antideutsch est sans conteste une curiosité...
Portrait de ce mouvement aux visages multiples.
La Revue des Livres (RdL), 80 pages en couleurs, 22,5 x 30 cm, 5,90 euros,
3 commentaires:
Emmaüs Lescar-Pau c'est surtout le "jouet" d'un seul homme qui profite des facilités offertes par l'espèce d'immunité juridique et sociale dont jouit Emmaüs pour vivre son propre rêve. Le problème c'est que ce sont 130 femmes et hommes qui constituent le jouet. On les appelle "compagnes et compagnons" dans la terminologie émmaüsienne ou encore des "travailleuses et travailleurs solidaires", de bien belles paroles, sauf que:
- Ils ont un statut social dérogatoire du droit commun qui les ravale au rang de sous-citoyens puisqu'il sont inférieurs en droit aux citoyens normaux....
- Et que ce statut scandaleux les transforme également en "sous travailleurs" en les excluant de la protection Code du Travail à laquelle ont droit tous les travailleurs ...
http://www.cnle.gouv.fr/IMG/pdf/CR_final_CNLE_21_01_10.pdf
http://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ090709516.html
Mais il y a bien plus grave encore et en l'occurrence les pratiques d'un autre âge qui ont cours dans la plupart des communautés en matière disciplinaire. Le licenciement, par exemple qui n'est rien d'autre qu'une expulsion arbitraire sans préavis ni recours, ni droit de défense. Cette "barbarie" est quasiment rituelle et on la signifie avec plus ou moins de douceur au compagnon en " l'invitant à faire son sac"
http://www.quimper.maville.com/actu/actudet_-Redene-grosses-tensions-a-la-communaute-Emmaus-des-Trois-Pierres_46012-1888658_actu.Htm
http://pascallafargue.blogs.sudouest.fr/archive/2010/07/16/psl-emmaus-international-avec-les-sans-papiers.html
Est-ce cela la société du "bien vivre" dont pourrait s'inspirer la gauche en manque de rêve ?!?!..
Et bien non ! Je suis et je vis de gauche depuis 54 ans, je puis vous dire que la gauche c'est le contraire de cela !
Un exemple de veille internet efficace : chaque année, dès que je tape le mot Emmaus sur mon blog (généralement à l'occasion du Festival Lescar-Pau), voici l'armada de l'infatigable Georges qui débarque et pilonne.
En juin 2009, Rue89 évoquait le problème d'Emmaus (à la suite d'un mail du fidèle Georges) :
http://www.rue89.com/2009/06/13/genereux-et-ouvert-emmaues-des-compagnons-se-rebiffent
Je ne peux juger car je n'ai pas tous les éléments, notamment les éléments de réponse d'Emmaus à ces différentes questions. Sachant d'autre part qu'Emmaus Lescar-Pau n'est pas une communauté standard de la Communauté et tente d'explorer des voies nouvelles, différentes. "Dictature" pour Georges et ses amis, expérience innovante pour d'autres, Lescar-Pau fait polémique. Gênerait-elle ?
Je pense qu'il n'y a pas et il n'y aura jamais de "monde parfait", avec ou sans Code du travail, avec ou sans Charte de communauté. L'utopie c'est d'explorer, comme des humains, avec leurs défauts, leurs petitesses et leurs grandeurs.
En tant que libertaires, nous craignons tout "gourou", religieux ou laïc, chef de communauté, qui finit, souvent avec les meilleures intentions du monde, autocrate oublieux de la démocratie interne. C'est malheureusement souvent le cas, même dans certaines communautés à vocation anarchiste ou autogestionnaires. Humanité, humanité, faible humanité... Faut-il pour autant jeter l'eau du bain avec le bébé ?
Ce qui me gène souvent dans les interventions antiEmmaus-Pau, c'est un vrai fond de haine (voir blog cité en fin de commentaire), fruit sûrement d'une colère trop longtemps rentrée, de rancunes personnelles, justifiées ou non, et d'une médiatisation jugée trop faible de ces récriminations.
Pour conclure, je reprendrai le message de jaibienvu76 vu dans le forum de lesocial.fr, daté du 29/7/12 : "Chacun vit différemment la communauté, y appréhendant aussi bien le travail, le lieu de vie et le mouvement d'une manière personnelle! Donc, inutile de vouloir y généraliser sa propre expérience, que ce soit pour "encenser" ou pour "dénigrer" l'association... (pour être honnête, j'ai partagé et partage autrement à présent la vie communautaire avec son lot de satisfactions, de déconvenues, d'impertinences, de frustrations mais n'est ce pas là ce qui fait le sel de la vie?" Un commentaire auquel Georges va sûrement s'empresser de répondre... Donc, à suivre.
Pour connaître en détail les arguments et les échanges de Georges, dont je salue la ténacité, voir les commentaires du blog : http://pasdepau.unblog.fr.
Bien reçu kiriakin et merci de ton commentaire. C'est vrai que suis plutôt opiniâtre et que je ne lâche pas le morceau mais je ne suis pas pour autant anti-emmaüs. Je me bat seulement pour le droit, contre toutes les formes d'exclusion ( comme Emmaüs) et aussi contre les impostures...
C'est vrai que le blog de "pas de pau" que tu cites est un peu excessif, parfois, car ce sont des compagnons (et compagnes) qui y viennent exprimer avec leurs mots tout ce qu'ils ne peuvent dire dans communauté aliénante de type Emmaüs Pau..Mais je ne pense pas qu'il y ait véritablement de haine.
Pour le reste je connais j'aivu, je le respecte et je ne pense pas qu'il dirait la même chose si il était compagnon dans certaines communautés dirigées par des autocrates ( pour être gentil) comme Pau... Et puis, mon combat c'est surtout le droit et rien que le droit car aucune justice ne peut exister sans le droit.
- que les compagnons ne puissent plus se faire jeter comme des parias, sans possibilité de recours et de défense..
- que les compagnons aient une véritable représentation au sein de leur entreprise...
Et je lâcherai définitivement la grappe..
Il y a d'autres blogs moins "gastriques" :
http://www.facebook.com/georges.otin?ref=tn_tnmn
http://www.come4news.com/emma-s,-le-piege-a-pauvres-595968
http://lodevemaville.free.fr/spip/article.php3?id_article=1635
PS : Je passe par Anonyme car ce "truc" ne veut plus de mon URL
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