Avignon Off engagé ? Sélection

Le Festival d'Avignon bat son plein. Chouette ! UtopLib est allé fouillé dans le très gros programme du Off pour savoir s'il y avait des textes (plus ou moins) engagés montés cette année dans ce
coin-là (sait-on jamais...). Eh bien, figurez-vous, on en a trouvés quelques-uns. OK, l'engagement ou la politique présente dans une pièce de théâtre n'est pas forcément un gage de grande qualité, mais rendons tout de même hommage à ceux qui s'y essayent, parfois avec intelligence, malgré de faibles moyens financiers. Evidemment, nous n'avons pas vu ces pièces, nous ne les jugerons donc pas.
Sachez aussi que certaines d'entre elles ne sont pas réservées à Avignon et que vous pourrez peut-être les retrouver dans votre région un jour ou l'autre... Pour connaître le détail de ces spectacles, direction le site web du programme du Off-Avignon.
La plupart sont donnés jusqu'à la fin du Festival, le 28 juillet.
J'en ai sûrement oubliés, désolé.

• "La Grève des Écoliers", par La Bad'J, au Théâtre de la Bourse du Travail CGT.
(voir post précédent). 1911, des écoliers anglais se mettent en grève contre les mauvais traitements et pour des conditions décentes de travail, entre autres.
D'après une histoire vraie.
• "Louise Michel. Ecrits et cris", par la Cie Marie Ruggeri, au Théâtre de l'Essaïon-Avignon. Féministe, anarchiste, amoureuse,... Une Louise (1830-1905) intime, écorchée vive, une femme face à ses blessures, ses doutes. Spectacle conçu à partir de sa correspondance et de ses mémoires.
• "Femmes de fermes", par la Cie Paradoxe(s), au Théâtre Alizé. L’amour, les enfants,
les vaches, la lessive, les comptes : si les femmes qui vivent aujourd’hui à la ferme
en ont fait le choix, leur vie demeure un combat.
• Couloir de la mort, par Manuel Pratt, au Théâtre de la Tâche d'Encre. Pratt, à qui l'on doit Sacco et Vanzetti, l'affaire, a échangé pendant plus de dix ans avec un condamné à mort américain. Récit terrifiant des conditions de détention, l’exploitation financière des détenus, les souffrances et les tortures morales. Plaidoyer impitoyable sur un système barbare.
• Pandémie, par la Cie Manuel Pratt, même Théâtre. Une vision apocalyptique des années à venir. Basé sur des chiffres réels, un duel mortel entre le Monde du pouvoir qui domine et la Masse victime qui subit.
• Résistances, féminin pluriel, de Dario Fo et Franca Rame, par la Cie des Nuits partagées, à L'Adresse. Adapté de 4 monologues sur fond historique, ce spectacle questionne les violences qu’on inflige aux femmes au nom de la Loi et du Pouvoir et témoigne de leur capacité à résister.

• Ubu Roi, d'Alfred Jarry, un classique sur le Pouvoir repris par plusieurs Cies (Cie Le Puits Qui Parle, aux Ateliers d'Amphoux ; Cie Déménageurs associés, au Théâtre des Lucioles ; Cie Chaotik, à L'Adresse...)

• Les Candidats, de Sarah Fourage, par Machine Théâtre, à L'Adresse. Une formation de développement personnel express, proposée par le Plot Emploi, provoque la rencontre de cinq candidats et d’un maître de stage. Sont-ils en concurrence pour obtenir un CDD ? Doivent-ils réciproquement s’éliminer ? Une tragi-comédie sur l’identité sociale
et la valeur humaine.

• La Dernière Scène, d'Alain Foix, à L'Albatros Théâtre. Huis clos entre M. Luther King, Coretta S. King et Mumia Abu-Jamal, ancien des Black Panthers, condamné à mort.

• Pique nique, de Bruno Denecker, à L'Albatros Théâtre. Comment voir la vie en vert.

• Vive la crise, d'Alexandre Kollatos, à L'Albatros Théâtre. Le contenu de ce spectacle reflète la Grèce et sa situation avec la mise en scène de déclarations et autres discours officiels de l’ancien Premier ministre Papandréou et de l’église grecque orthodoxe ; des témoignages de Grecs ou bien encore des sketchs d’autodérision de jeunes grecs qui s’interrogent sur leur avenir.

• La démocratie expliquée à mon député, d'Etienne Chouard et Cécile Canal,
aux Ateliers d'Amphoux. Libre interprétation de la conférence d’E. Chouard :
le tirage au sort comme bombe politiquement durable contre l’oligarchie.

• L'Héritage, de Laurent Eyraud-Chaume, au Théâtre de la Bourse du Travail CGT.
Un agriculteur a légué tout son patrimoine à une commune à la condition d'y instaurer
le communisme.

• Le Conte de la Neige noire, de Jean-Yves Picq, par la Cie Le Temps de dire,
au Théâtre de la Bourse du Travail CGT. Grand poème sur la dictature économique.

• Le Roi nu, d'E. Schwartz, d'après Andersen, par Fulguro, au Buffon.
Sur la bêtise et la folie du pouvoir et réciproquement.

• Grand-peur et misère du IIIe Reich, de Brecht, par Branle-Bas d'Art,
au Théâtre Carnot. L'Allemagne des années 30, l'oppression, la discrimination.

• Avenir radieux, une fission française, de et par Nicolas Lambert, au Chêne noir.
Plongée documentaire dans l'industrie nucléaire.

• Bibi ou les mémoires d'un singe savant, d'Henri-Frédéroc Blanc, au Chêne noir.
Un orang-outan, dont la devise est « mon sens à moi, c’est le sens interdit ;
mon devoir, le devoir de révolte ! » découvre la République bananière de Franculie.

• J'Accuse !, d'Emile Zola. Adaptation de Xavier Jaillard, avec citations de Montaigne, Montesquieu Louise Michel, Victor Hugo... sur la tolérance sociale. Au Collège de la Salle.

• Karl Marx, le retour, de Howard Zinn, Salle Van Gogh. Un antidote à la résignation.
• D'un retournement l'autre, de Frédéric Lordon, par le Cie ADA-Théâtre, à l'espace Alya.
La crise financière, les politiques et les banquiers... en alexandrins.

ET AUSSI, War Pig, Drôle d'endroit pour nourrir les chiens, Race(s),
Modeste proposition, Eloge de la motivation, de la performance et du dépassement de soi par le travail, Baal, Aigreurs et autres petites acidités, Madame Laculture présente l'installation-spectacle (p)latitudes...