28/02/2012

La Grèce... et nous

Lu sur le site des éditions Libertalia (extrait) :
"La Grèce nous montre comment protester
contre un système en échec" par John Holloway
grece
« [...] L’amour et la rage, la rage et l’amour. L’amour a été une thématique importante dans les luttes qui ont redéfini le sens de la politique ces dernières années, une thématique omniprésente dans les mouvements "Occupy", un sentiment profond présent même dans les affrontements violents aux quatre coins du globe. L’amour marche main dans la main avec la rage, la rage du "comment osent-ils nous séparer de nos propres vies, comment osent-ils nous traiter en objet ?" La rage d’un autre monde qui se fraie un chemin à travers l’obscénité du monde
qui nous entoure. Peut-être.

Cette irruption d’un monde différent n’est pas qu’une question de rage, bien que la rage en fasse partie. Elle implique nécessairement la construction patiente d’autres manières d’agir, la création de différentes formes de cohésion sociale et de soutiens mutuels. Derrière le spectacle des banques grecques en feu repose un profond processus, le mouvement silencieux de ceux et celles qui refusent de payer les transports en commun, les factures d’électricité, les péages, les crédits… un mouvement émergeant de la nécessité et de la conviction, fait de personnes organisant leur vie différemment, créant de la solidarité et des réseaux d’alimentation, squattant des terres et des bâtiments vides, cultivant des jardins partagés, retournant à la campagne, tournant le dos aux politiciens
– qui ont désormais peur de se montrer en public – et inaugurant directement des formes
de discussion et de prise de décisions sociales.

Cela est peut-être encore insuffisant, encore expérimental, mais cela est crucial.
Derrière les flammes spectaculaires, se tiennent la recherche et la création
d’un mode de vie différent qui déterminera le futur de la Grèce, et du monde.
Le mouvement social grec demande le soutien de la Terre entière.
Nous sommes tous grecs. »
John Holloway (texte traduit de l’anglais par Julien Bordier.
Originellement publié dans Le Guardian). (Texte VF complet ICI)

John Holloway est l’auteur de Changer le monde sans prendre le pouvoir (Lux/Syllepse) et de Crack Capitalism (à paraître très prochainement en français chez Libertalia). Pour les anglophones pressés, le texte de Crack Capitalism (en VO) est lisible sur le site LibCom.

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