31/12/2011

Les Energivores passent à la télé


Dans son site "Ecrans", Libé nous signale l'existence de la série de vidéos
"Les énergivOres", produite par le CRDP (Centre national de documentation pédagogique) de l’académie de Besançon, en collaboration avec AJENA (énergie et environnement en Franche-Comté) Lons-le-Saunier. Une série de « programmes courts d’éducation à
la maîtrise de l’énergie », lancés il y a deux ans, simples mais, ma foi, fort sympathiques.
Au sommaire : les veilleurs, les démesurés, les re-nés, les hors-saison, les délaissés,
les dépassés, les encrassés. En voici deux épisodes. Pour voir les autres, une petite visite sur le site d'Energivores.tv s'impose.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouais ouais ouais,

ça fait beaucoup penser à du YAB, Hulot et compagnie: la révolution du brossage de dents. Change tes habitudes et la planète ira mieux?

C'est assez commode; ça revient à criminaliser les consommateurs tout en oubliant que le plus gros consommateurs d'énergie et de ressources est l'industrie. Je met le transport en dehors car pour moi il devrait être inscrit dans le bilan énergétique de l'industrie.

Selon le même principe, les ressources utilisées pour dépolluer ce qui est pourri par l'industrie devrait également être mis au bilan de l'industrie.

On voit alors que la meilleur façon de réduire la pollution et la consommation d'énergie n'est pas tellement de changer ses habitudes, sinon de récupérer le droit de décision sur ce qui est produit. Les grandes questions basiques mais qui nous ont échappé pour ce qui est de la production sont: Quoi? Pourquoi? Pour qui? Quand? Comment? Combien?

Le boïcot peut sembler être une voie intéressant, mais il me semble bien meilleur de ne pas produire un bien inutile que de ne pas l'acheter.

kuriakin a dit…

Je suis en grande partie d'accord avec vous.
Mais je pense aussi que ce n'est pas forcément idiot d'informer les gens (notamment les jeunes générations) des impacts écologiques (et sociaux!) de telle ou telle habitude de consommation. L'un n'empêche pas l'autre.
Dans la 1re vidéo présentée, par exemple, je trouve intéressant qu'on rappelle que l'usage de l'internet n'est pas sans effet sur la surconsommation d'énergie et de matières premières.
Si on attend que l'autre (le chef, la multinationale, l'Etat, les USA, la Chine...) fasse le premier pas avant d'avancer soi-même, on peut pourrir sur place et les choses ne changeront jamais.
Donc, oui le système global doit changer et il faut l'interroger sur ses finalités et son fonctionnement, mais chacun doit changer également, car le système se nourrit de nos faiblesses, de nos peurs, de nos désirs (vrais ou fabriqués).
Par rapport à ta conclusion : si tu n'achètes plus le produit et que tu es suivi par des millions d'autres consommateurs, il finira par ne plus être produit. La logique marchande est assez basique. Mais pour ne plus acheter, il faut être informé, pour ne pas succomber aux sirènes du marketing et de la publicité qui te font désirer ce dont tu n'as pas besoin.

Anonyme a dit…

Oui bien entendu que le changement doit être global et il est important d'informer la dessus. Cependant je note qu'actuellement l'ambiance est uniquement à la "responsabilisation" du consommateur; on n'entend qu'un seul son de cloche. D'ailleurs cette expression implique que le consommateur n'est pas responsable vu qu'il s'agit de le responsabiliser, et que du coups la situation actuelle serait de sa faute.

Ce serait donc au consommateur, de part ses choix, de faire changer les marchandises produites et le mode de production? C'est un peut facile: la situation de l'industrielle n'a pas changée d'un pouce, mais c'est maintenant le consommateur qui est tenu responsable des gâchis d'énergie et de la pollution générée. Le rôle de l'industrie et sa façon de produire n'est jamais mis en question directement dans les médias, et c'est pourtant bien là qu'est le problème.

À part ça je suis en désaccord avec ton désaccord :) car il me semble que tu oublies une variable. Il y a encore quelques décades les industries produisaient en fonction des besoins des consommateurs, du coup aucun problème de gâchis car la quasi totalité des marchandises produites trouvaient acheteur. À partir du moment ou l'industriel commence à produire des marchandises qui ne correspondent à aucun besoin précis et qu'il va essayer de tenter le consommateur de les acheter, alors il y a une possibilité d'avoir de lourdes pertes, et par là même un gâchis de ressources naturelles dû à la production d'un produit dont personne n'a voulu. Il aurait donc été meilleur de ne pas produire cette marchandise. Maintenant prenons le cas d'un boïcot. Une grande partie de la population arrête de consommer un produit, et effectivement il sera produit en moins grande quantité ou plus du tout. Cependant l'industriel ne va pas mettre la clé sous la porte et il profitera de ses installations pour produire autre choses (certainement semblable à l'ancien: je vois mal une usine d'engrais produire autre chose, à part peut être des bombes :S), qui lui non plus ne correspondra à aucun besoin précis. Je pense que tant qu'on laissera à l'industrie le soin de deviner quels seront les besoins des consommateurs nous ne sortirons pas de l'engrenage du gaspillage des ressources, si précieuses et toujours en déclin.

Pour ce qui est de ne plus succomber aux sirènes de la pub, oui il faut s'informer, entre autre sur le neuro-marketing et les techniques de manipulation basées sur la psychologie de l'engagement, car la pub qui se base sur des arguments a pratiquement disparue. Sans ça on peut se fait avoir sans même s'en rendre compte.

kuriakin a dit…

Désolé, jsuis quand même encore d'accord avec toi.
Mais franchement les médias qui ne remettent rien en cause, on s'en fiche un peu maintenant. Avec les médias alternatifs, les blogs, les sites d'associations et de mouvements divers (et notamment tous les films, reportages, passés sur YouTube etc.), les médias "officiels" perdent de leur pouvoir (de nuisance), même si une partie de la population leur reste encore liée/fidèle par habitude, confort, manque de moyens ou de connaissance technique. Les plus jeunes sont plus critiques et essaient de réfléchir par eux-mêmes et font les choix qui leur semblent bons.
Je ne trouve pas l'ambiance soit "uniquement" à la responsabilisation de l'individu consommateur. Quand je parcours le programme TV pour faire ma sélection hebdo sur ce blog, je vois chaque mois des reportages qui dénoncent la grande industrie, les multinationales, les pollueurs et même les banquiers... et se moquent, il est vrai, de ceux qui essaient de vivre autrement ou proposent autre chose. Mais ça avance, ça évolue...
En ce qui concerne le changement d'affectation de certaines industries : produire des choses vraiment utiles pour la population, son bien-être, n'est pas plus compliqué ou moins rentable que de produire des armes ou des pesticides. Bien sûr, des industries et des boites inutiles à la vie quotidienne devront disparaitre. Cela entrainera-t-il une vague de chomage ? Sauf si le travail lui-même et son sens sont redéfinis et que la production est abordée autrement. Bref, y a du boulot. Mais ce blog a décidé d'être po-si-tif et optimiste (malgré la fin du monde) pour aller de l'avant, plus vite. Et s'amuser un peu avant de mourir.

Anonyme a dit…

Les gens s'informent majoritairement par la télévision. Très peu lisent un journal à côté, et quant à regarder des documentaires intéressants de mon point de vue, mais qui passent à des heures pas possibles... La télé est plus perçue comme un moyen de se divertir que de s'informer, alors d'accord des documentaires critiques y sont diffusés, mais combien de personnes en sont informées et combien pensent à les regarder?

C'est le même problème pour l'information sur internet qui lui aussi se fait pourrir par le secteur marchand et propose des divertissements qui peuvent le détourner de ce qu'on est en droit d'en attendre. Pour s'en faire une idée facilement il suffit d'aller sur youtube et de comparer le nombre de visionnage d'une vidéo qui explique les mécanismes de la création monétaire (exemple au hasard) avec le nombre de visionnage d'une vidéo complètement débile. Ceci introduit le problème de la visibilité sur internet. Bien sûr l'information est là, et en abondance qui plus est, mais encore faut-il que les gens sachent que cette information existe: comment des gens qui ne milite pas peuvent prendre connaissance de l'existence du site de Pièces et Main d'Oeuvre, d'Article 11 ou des Renseignements généreux? Encore faut-il qu'ils PENSE à chercher cette info (du coup la création monétaire...).

Pour moi internet n'est pas la panacée, car certes on peut tout y dire et tout y trouver, mais ce qu'on y cherche nous est suggéré par notre environnement, par ce qu'on entend à la radio, par la conversation avec les collègues pendant la pause déjeuner... Moi j'ai eu connaissance de l’existence d'UtopLib à partir d'un site militant, et pourtant il ne me serait jamais venu à l'idée qu'un blog comme celui-là puisse exister, et je n'aurai donc pas pensé à le chercher. La même logique s'applique pour savoir comment j'ai connu le site militant qui m'a fait connaître UtopLib, et ainsi de suite. Pour quelqu'un qui ne milite pas, c'est plus logique d'acheter un kit de poêles en ligne puis d'aller chercher les résultats du foot et de faire un commentaire aiguisé sur la tactique de l'entraineur que de chercher un documentaire sur les conséquences sociales de la fabrication des téléphones portables et des ordinateurs dans les pays d'afrique centrale.

Je finirai sur la question du chômage. Je pense que ça coûte moins cher à la société (pas seulement sur le plan économique) de maintenir un salaire continué pour quelqu'un qui ne travaille plus plutôt que de maintenir une branche de l'industrie inutile et polluante, et là l'exemple des fabricants d'armes est assez flagrant. De toutes manières dans nos pays développés (tellement développés qu'on est pas foutu créer du boulot pour tout le monde) le nombre croissant de chômeurs (alors que la richesse globale continue de monter) devrait nous amener à penser que le fait d'associer le revenu d'un individu à son seul travail n'est peut être plus un modèle à suivre, sous peine de condamner quelques millions de personnes à l'indigence à long terme. L'instauration d'un revenu de base pourrait être une alternative plausible, et elle aurait l'avantage de redonner aux gens le choix de ce qu'ils veulent produire. Pour ça aussi il y a des documentaires sur internet :D