La 8e Merveille ? Rêve ou cauchemar ?

Le DVD du film 8th Wonderland est sorti en octobre dernier. Et l'équipe serait en train de travailler sur

la suite, 9th Wonderland.

Synopsis : « Des internautes de tous les pays ont créé sur Internet un pays virtuel (8th Wonderland) pour lutter contre les injustices et les abus dont sont victimes les citoyens du monde. » Evidemment, ça finit par tourner mal avant de se retourner par

un effet baguette magique pour une fin optimiste (et irréaliste) pendant le générique.

Je n'avais pas vu ce film à sa sortie. L'affiche et le sujet étaient alléchants et semblaient prometteurs. Un petit film qui allait faire bouger les marges, qui allait mettre le doigt là où ça fait mal, qui allait peut-être se faire l'écho d'une nouvelle société ou du moins d'une nouvelle manière de faire de la politique ou/et de résister...

J'ai acheté le DVD : erreur ! Evitez de suivre mon exemple et donnez plutôt le prix

de cette galette au squat le plus proche ou aux Indignés de votre ville. Pour être honnête,

sur le Web, les avis sont partagés. Tant du point de vue de la critique officielle que

des internautes, l'indulgence est généralement de mise. Ce ne sera pas le cas ici.

Scénario réduit au minimum (5 lignes, peut-être ?) et bourré d'a-peu-près et d'incohérences, mauvais "comédiens", mise en scène inexistante, réduite à une succession d'ennuyeux écrans de visioconférence, montage mou, dialogues navrants (on en regretterait presque ceux des films de zombies des années 70) , VF digne des doublages des séries allemandes des années 80, ridicules apparitions clins d'œil des ringards du petit écran du style Nikos Aliagas ou Amanda Lear, hommage boiteux à V, personnages creux (excepté peut-être, l'escroc-aux-dents-blanches -officiellement creux, lui- qui se fait passer pour le chef de Wonderland), psychologie des intervenants inexistante, point de vue des auteurs aux abonnés absents, mais bons sentiments politiquement corrects au rendez-vous...

Sans demander de fines envolées philosophiques ou des prouesses techniques,

on pouvait espérer la fraîcheur d'un premier film et de l'audace, hélas rien de tout cela.

L'erreur aura été peut-être de survendre au public ce petit film amateur, au budget certainement très limité, dont l'intérêt a été, dès 2007 (année du tournage), de faire des réseaux sociaux et de leur potentiel politique et démocratique le centre d'une histoire au cinéma. Espérons que la suite, en préparation, sera plus ambitieuse et plus achevée.

Récompenses de 8th Wonderland (comme quoi, d'autres ont apprécié) :

Bruxelles – Festival international du Film Fantastique (2009) : Mention spéciale du jury. Washington – Festival International Politics on Film (2009) : Prix du meilleur film international. Montréal – Festival international Fantasia (2009) : Prix du meilleur scénario, Prix du public du meilleur film international, 2e Prix du public du film le plus innovant.