« [...] "Pourquoi les médias ne montrent-ils que les violences lors des contre-sommets ? Tout simplement, parce qu’ils sont une partie du système. La perception qu’ils essaient de transmettre est qu’il y a un ordre bien défini et qu’en dehors de cet ordre, c’est le chaos. C’est une vision fausse et perverse parce que ce qu’ils appellent l’ordre est en réalité le chaos. Les médias ont atteint un tel niveau de cynisme qu’ils présentent comme élégant ce qui est barbarie.
Un jour, sur les instructions du dirigeant d’une banque internationale, 25 camions remplis de dollars et d’or ont traversé la frontière d’un pays. Illégalement. Du jour au lendemain, ce pays se transforme en un pays de 20 millions de pauvres. Créer 20 millions de pauvres en une nuit est l’un des actes de barbarie les plus profonds que j’ai vus dans ma vie. Le résultat de ces 25 camions, c’est aussi des centaines de suicides, des gens qui perdent leur maison, qui perdent leur emploi, qui dorment dans la rue, qui n’ont plus d’argent pour s’acheter à manger…
Ce que je vous raconte, c’est la genèse de ce que l’on appelle el corralito, la grande crise économique qui a frappé l’Argentine en 2001 et qui a été produite par la finance internationale. C’est donc de la barbarie pure que l’on nous présente comme étant l’ordre.
Le cynisme n’a plus de limite. Nous ne pouvons donc vivre que dans la résistance. Elle n’est pas plus nécessaire qu’avant : elle l’a toujours autant été. La résistance citoyenne est le seul espace de survie de la civilisation car elle rassemble les gens qui critiquent, les gens qui pensent, les citoyens responsables. C’est le monde de la solidarité contre le monde de la rapine." » Paco Ignacio Taibo II, auteur de polars.
Gros extrait du texte paru dans le hors-série
d'Altermondes ("revue trimestrielle de solidarité
internationale") spécial G20 de novembre.
Le texte complet se trouve sur le site de la revue.
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