28 octobre • Tours
Séminaire d'ALTER-PROP
« Le squat : espace habité, espace partagé,
espace pratiqué ou comment penser
l’alternative de la propriété »
2e séance du séminaire trimestriel
"Habiter, partager, innover"
« Depuis son introduction dans la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen,
la propriété privée est pensée comme un "support" de la personne lui garantissant indépendance et liberté individuelle. Inversement, son absence a longtemps consacré
la fragilité des non-propriétaires. Accusée de développer les inégalités en dissociant propriétaires et non-propriétaires, la propriété privée a donc toujours été et continue d’être l’objet de luttes.
Dans ce contexte, l’existence de squats, dans leurs extrêmes diversités, pose frontalement la question de l’alternative à la propriété. D’un côté, les squats correspondent souvent à des pratiques collectives et renvoient à un mode d’action contestataire, à une mise en cause de la propriété privée, sur des bases "classistes" (revendications autour du droit au logement, notamment des populations pauvres, migrantes, ouvrières) ou "contre-culturelles" (revendications autour d’un "vivre autrement", d’utopies communautaires).
D’un autre, les squats sont une réponse à la contrainte sociale : utilisés de façon privée et silencieuse, sans publicisation ni revendication, ils deviennent "espaces ressources", capables de fournir un toit et de reconstruire des rapports sociaux .
A partir de l’objet " squats", de ces occupations "sans droit, ni titre", nous pouvons poser la déclinaison de tout ce que peut recouvrir la question de l’"alternative de
la propriété" : contestation, négation, contournement, aménagement… La propriété privée n’est ainsi pas nécessairement niée par les occupants, mais la propriété d’usage prend alors le pas sur la propriété totale du lieu (usus, fructus, abusus). On pourra donc explorer au cours de ce séminaire les rapports qu’entretiennent les squatteurs à la propriété ; les logiques d’action qu’ils mettent en œuvre, d’un "aménagement" entre droits et propriété à sa remise en cause radicale ; les manières dont ils articulent ainsi espace privé/ espace commun/ espace public ; les pratiques habitantes. »
INTERVENANTS : Chantal Dauchez, maître de conférences en histoire du droit, Lerad, Université François Rabelais, "Le concept et l’historique du squat" ; Françoise Zitouni, maître de conf. à l'Université Paul Cézanne, membre du CEJU, "Squat et norme juridique" ; Florence Bouillon, maître de conf. en sociologie-anthropologie, Université
Paris 8, "Y a-t-il des squatteurs légitimes ?" ; Rhino, documentaire de Chantal Bermont et Anne-Catherine Connolly, ex-occupantes de squat à Genève ; Béatrice Mesini, chercheur CNRS, Telemme, Université de Provence, "Formes d’habitats légers et mobiles,
des modes d’habités économes et réversibles".
L'organisateur de ce séminaire, ALTER-PROP, a pour but de traiter, du point de vue social mais aussi de celui du droit, de l’émergence de l’habitat alternatif, des nouveaux modes de vie, des pratiques communautaires, des exigences de développement durable, de la remise en question du dogme de la croissance continue à travers les formes naissantes d’une propriété partagée et non plus individuelle du logement, dont l’archétype est la coopérative d’habitants mais qui se déclinent sous des formes multiples, en France mais également en Europe et au-delà.
> Télécharger (pdf) le programme complet.
LIEU : Maison des Sciences de l'Homme de Tours, 33, allée Ferdinand de Lesseps.
De 9 h 30 à 16 h 30, salle du 1er étage.
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