"LA VOIE EST LIBRE"
« La critique de la société contemporaine, industrielle et capitaliste abonde. Les mécanismes du massacre ont été passés au peigne fin. L’analyse est largement partagée.
"Entre les revues, les brochures, les documentaires, les cafés-citoyens, (...) les causeries libertaires, les ciné-discussions, les cafés-repaires, les forums sociaux locaux, il y a de quoi remplir des agendas à décrypter la misère du monde et pointer du doigt les responsables jusqu’à la nausée".
Et puis, inévitablement, la question surgit. A la fin de la conférence, à l’avant-dernière page du livre, dans le dernier quart d’heure du documentaire. Posée avec sincérité, évoquée poliment ou criée à la face de l’intervenant.
Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Et là… inévitablement… c’est le drame…
Ce drame, c’est celui de ne pas réussir à transformer l’essai. Ne pas savoir donner de suite pratique à tout ce savoir intellectuel. Ne pas savoir répondre à plusieurs. Et ne pas savoir répondre sans propos inconsistants.
Ce drame, c’est bien entendu l’absence de perspectives réjouissantes. L’absence d’entrain. Et surtout l’absence de lendemain, celui où tout rentre dans l’ordre. Non pas le lendemain du jour de la révolution, oh que non ! Mais ce lendemain du jour où l’énergie était palpable dans la salle et dans la rue, ce lendemain du jour où les bonnes résolutions étaient résolument prises. Ce lendemain du jour où toutes les personnes présentes s’accordaient à hurler que c’en était assez comme ça de la situation actuelle. Et puis combien se sont levés, ce lendemain, pour agir ?
Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Agir, justement…
Une manif’ de soutien, une manif’ contre, une occupation le temps de la manif’, une occupation définitive après la manif’, une occupation tout court. Une coopérative pour redonner du sens au travail à plusieurs, une AMAP pour court-circuiter quelques salopards qui se gavent sur notre dos, une communauté autogérée loin de la société marchande.
De l’éducation populaire, un journal pour diffuser des idées, un débat pour s’accorder sur la manière de penser le monde. Se syndiquer, être présent sur le piquet de grève, rameuter du monde sur le piquet, faire un blocage, soutenir ceux qui bloquent, organiser une caisse de solidarité…
Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Agir… De la place Tahrir aux "indignados" espagnols, des grèves générales grecques aux émeutes ouvrières chinoises, chaque lutte vient nous rappeler l’importance de ne surtout pas lâcher prise. De continuer à se retrouver, de continuer à créer dans l’adversité.
Loin du marasme et de la résignation, loin des grands soirs et des espoirs déçus, avec vos fantaisies, vos désirs et vos révoltes, "La voie est libre" vous invite cette année à vous libérer de cette imbécile "valeur travail" et à discuter autour de pratiques collectives créatrices d’outils subversifs du quotidien de résistance contre ce que ce bas monde nous rappelle tous les matins : la guerre totale et permanente de chacun contre tous. »
PROGRAMME
• SAMEDI 16
14h / Table ronde "Un revenu inconditionnel d’existence pour tous"
Animé par Baptiste Mylondo, auteur de Des caddies et des hommes (La Dispute, 2005),
Ne pas perdre sa vie à la gagner: pour un revenu de citoyenneté (Homnisphères, 2008),
Un revenu pour tous, Précis d'utopie réaliste (Utopia, 2010).
> Discussion autour de cette idée qui fait son chemin, celle d’une allocation de base, sans aucune condition ni contrepartie, revenu social garanti qui interroge inévitablement le sens du travail et de la production en période de crise financière, sociale et environnementale.
15h30 / Projection/débat "Les sentiers de l’Utopie"
Livre-documentaire, Les sentiers de l’utopie (J. Jordan et I. Frémeaux) est le récit d’un voyage à travers l’Europe à la rencontre d’une dizaine d’expériences de vie communautaire et collective en marge de la société marchande, à la rencontre de celles et ceux qui ont choisi, ici et maintenant, de vivre autrement.
>Suivi d’une discussion autour de ces récits de vie, en dehors du travail et de son monde. Expériences marginales ou précurseurs d’une forme de vie post-capitaliste ?
18h / Table ronde "Echapper à la production industrielle"
Animé par Bertrand Louart, auteur de La menuiserie et l'ébénisterie à l'époque
de la production industrielle, et rédacteur à la revue Notes et Morceaux choisis, bulletin critique des sciences, des technologies et de la société industrielle.
>Discussion autour de la réappropriation, de la création et de l’exercice d’activités de base face à la mécanisation du travail et de l’automatisation de la production.
+ petite librairie du livre politique, infokiosque et table de presse
+ concert à partir de 20h.
• DIMANCHE 17. De 14h à 17h/ L’atelier La Scierie ouvre ses portes. Un moment pour découvrir l’atelier partagé autogéré. Atelier cirque. La Bande originale par la Cie du
Vendredi (cirque). Dernier banquet en chanson.
> La Scierie c’est où ? C’est à 20 km de Roanne, dans le département de la Loire. Et plus précisément, au lieu-dit Les Bessons, Ambierle (42820), sur la route de La Croix du Sud en traversant le bourg d’Ambierle (500 m environ après le bourg sur votre gauche...).
> La Scierie c’est quoi ? La Scierie est une association de loi 1901 qui fonctionne sur les principes de l’autogestion. Créée en janvier 2010, l’association La Scierie se donnait comme objectif premier d’acquérir, de rénover et d’animer une ancienne scierie dans le but d’y créer un atelier partagé.
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