Sortie le 1er mai
AUTOGESTION, hier, aujourd’hui, demain
aux éditions Syllepse.
Note de l'éditeur :
« L’autogestion est-elle une porte sur l’avenir ? S’inscrivant dans la longue tradition historique des coopératives, l’autogestion surgit comme une réponse immédiate et pratique à la faillite de directions d’entreprise, voire plus largement à celle de l’État lorsque celui-ci abandonne les citoyens. Car l’autogestion ne touche pas seulement le secteur de la production ; elle déborde dans de nombreux domaines de l’éducation et de l’habitat par exemple. Elle est autant sociétale qu’économique.
Phénomène mondial, elle se développe en Europe notamment en France, en Espagne et en Italie. Mais également en Amérique du Sud (Argentine, Chili, Brésil) et dans bien d’autres pays à travers le monde du Nord au Sud. Elle marque les grands événements révolutionnaires, de la Commune de Paris à Mai 68, en passant par la Pologne de Solidarnosc, le Chili d’Allende ou le Brésil de Lula avec le budget participatif. Elle est la dernière utopie de notre monde d’aujourd’hui. Mais c’est une utopie concrète ! Ce livre, qui vient après La France des années 68 (Syllepse, 2008) se veut une anthologie sur l’autogestion. Expériences d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, et projets pour l’avenir sont examinés. »
Au sommaire : Printemps de Prague ; Lip ; Solidarnosc ; altermondialisme ; Argentine ; communautés indiennes en Bolivie ; mouvements pédagogiques ; pouvoir étudiant et
lycéen ; conseils communaux au Venezuela ; Yougoslavie ; Hongrie ; pratiques culturelles ; Algérie ; le Chili de l’Unité populaire ; le mouvement coopératif ; budget participatif à Porto Alegre (Brésil) ; réponses autogestionnaires au défi de l’écologie, la Commune de Paris ; les communes populaires de 1792 ; réquisitions et autogestion à Marseille en 1944-1945, etc.
Parmi les auteurs : Bruno Della Sudda, enseignant à Nice et ancien conseiller municipal de la ville; Guy Giani, enseignant à Cannes; Richard Neuville, spécialiste de l’Amérique latine (Ardèche); Frank Gaudichaud, enseignant à Grenoble, auteur du Volcan latino-américain; Sophie Wanish, auteure de La liberté ou la mort (La Fabrique); Jean-Marie Harribey, président d’Attac, enseignant à l’université de Bordeaux; Robert Mencherini, auteur de Midi rouge, ombres et lumières (Syllepse), professeur à l’université d’Aix-Marseille; Michael Löwy; Mohammed Harbi, spécialiste du mouvement de libération algérien; Catherine Samary, collaboratrice du Monde diplomatique.
500 pages, 30 euros.
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UtopLib : l'autogestion commence, peu à peu, à redevenir à la mode. On ne peut que s'en réjouir (méfions-nous tout de même des modes... Elles changent vite). Encore faut-il rester vigilant aux sauces auxquelles l'autogestion peut être aujourd'hui resservie. Il m'a même semblé entendre, lors d'une récente émission TV, Ségolène Royal se vanter d'une certaine autogestion qui régnerait dans certaines entreprises "récupérées" de sa région... La récupération (sic) est effectivement courante de nos jours et ne se limite pas aux centristes ségoléniens.
L'autogestion n'est pas un mot-baguette magique qui ouvrirait automatiquement les portes de l'émancipation humaine. Elle est multiforme. Quoi de commun en effet entre l'"autogestion" yougoslave, soumise à la planification centralisatrice de l'Etat dit socialiste, l'autogestion algérienne reprise en main par les cadres FLN, l'autogestion libertaire espagnole (étrangement disparue du sommaire de ce livre, qui semblerait monopolisé par les incontournés historiens marxistes-léninistes. Mais peut-être que je me trompe...), l'Argentine et le Venezuela, etc. ?
La nationalisation peut-elle aller de pair avec l'autogestion ? L'une peut-elle (sur)vivre sans l'autre ? Ou sont-elles incompatibles et réciproquement destructrices, l'une ne pouvant accepter, pour sa propre survie, la liberté et la survie de l'autre ? Ces questions ne sont pas nouvelles et font encore débat, par exemple, dans le mouvement ouvrier argentin, réveillé par la grande crise de 2001. La "récupération" des entreprises par l'Etat est-elle forcément synonyme de l'amélioration du sort des travailleurs qui leur fournissent leur force de travail ? Est-ce le début du socialisme du XXIe siècle, comme le proclame Chavez, ou un retour vers l'aveuglement des plus sombres heures du communisme autoritaire ?
Seule la confrontation des idées et surtout l'analyse des expériences passées et actuelles, sans œillères ou grilles de lecture prédessinées, permettra de faire évoluer une belle notion, qui contient en elle, j'en suis sûr, un potentiel explosif dont on a pas encore exploré toutes les richesses. Ce livre, qui n'est pas encore arrivé entre mes mains, sera, espérons-le, une étape utile pour pousser plus loin.
1 commentaire:
Bonjour,
Je vous rassure, la révolution libertaire espagnole est bien évoquée dans cet ouvrage. Il y a un article qui s'attache plus particulièrement à décrire les collectivisations en Catalogne et un encadré sur les athénées libertaires.
Salutations autogestionnaires,
RN (auteur des dits-articles)
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