Du 3 au 10 février et du 28 fév au 15 mars
Le Jeu de l'île, d’après Marivaux.
Mise en scène de Gilberte Tsaï. Au Nouveau Théâtre de Montreuil (93).
« Comment vivre ensemble ? La plus vieille question politique, Marivaux la transporte dans des îles où, ravivée, elle nous attend. Et c’est pourquoi le spectacle sera comme une croisière… Trois fois, Marivaux a couplé le thème de l’utopie et celui de l’île. Et, trois fois, un groupe d’exilés ou de naufragés, confronté à une situation nouvelle
et aux mœurs des autochtones, implose à ce contact.
Dans L’île des esclaves (1725), gouvernée par d’anciens esclaves révoltés, ce sont les rapports maître/valet du groupe de naufragés qui sont bouleversés. Dans L’île de la Raison (1727), les naufragés doivent faire l’apprentissage de la raison auprès d’un peuple dont ils doivent aussi imiter
les coutumes. Devenus tout petits à l’issue du naufrage, ils grandissent au fur et à mesure qu’ils deviennent raisonnables. Dans La Colonie (1750), enfin, un peuple d’émigrants qui cherche à fonder l’existence commune sur des lois nouvelles bute sur la question de la domination, les femmes refusant de se plier aux hommes, ceci dans le cadre préventif d’une guerre à mener contre des "sauvages" qui n’apparaissent pas.
Près de trente ans avant le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau, ce sont les rapports de classe et les rapports humains en général que Marivaux aborde dans ces trois pièces qu’il semble d’autant plus logique de rassembler et de faire jouer ensemble qu’elles reposent sur un même dispositif.
Le spectacle, qui utilise le potentiel imaginaire de l’île et des îles – dans toute son étendue, de la mythique Atlantide à l’imagerie des agences de voyage – propose une sorte de croisière qui les conduira d’une tentative de refonte à une autre. Mine de rien, ce sont toutes les issues possibles de la rêverie politique qui s’entrouvrent, entre la plénitude de vies rêvées comme une sorte de grand farniente jovial et l’effroi de séances de rééducation de sinistre mémoire. »
Autour du spectacle : rencontres/débats
• Jeudi 3 mars : « L’utopie aujourd’hui ? », en partenariat avec les Amis du Monde Diplomatique, à l’issue de la représentation.
• Jeudi 10 mars : «L’utopie politique», en partenariat avec Attac. En présence de Gilberte Tsaï, metteur en scène et directrice du Nouveau théâtre de Montreuil, et Daniel Rome, enseignant, président du comité local Attac Montreuil, à l’issue de la représentation.
> Les trois pièces résumées par Wikipedia :
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