Article de LibCom, traduit en français sur Inprecor (traduction approximative de traduction approximative réduite et nettoyée approximativement par UtopLib) :
Grèce, 8 février 2012
Un hôpital grec sous contrôle ouvrier
Les agents hospitaliers de Kilkis, en Grèce, ont occupé leur hôpital local et ont publié une déclaration annonçant que l'établissement était désormais sous contrôle ouvrier.
[...] Les travailleurs hospitaliers de l'hôpital général de Kilkis, en Grèce (Macédoine centrale), ont répondu à l'accélération des mesures impopulaires d'austérité en occupant leur établissement et l'ont déclaré sous contrôle direct et total des travailleurs. Toutes les décisions seront dorénavant prises par les "travailleurs à l'assemblée générale". [...]
Photo : © Libcom.
La déclaration des travailleurs de l'hôpital de Kilkis :
1. Nous constatons que les problèmes actuels et durables de l'ESY (le système national
de santé) et des organisations apparentées ne peuvent être résolus par des demandes spécifiques et isolées ou concernant nos intérêts particuliers, car tous ces problèmes
sont le fruit d'une politique gouvernementale antipopulaire plus globale
et du néolibéralisme mondial.
2. Nous constatons aussi, qu'en émettant des revendications particulières nous faisons
le jeu d'un gouvernement brutal. Ce pouvoir, pour faire face à son ennemi – constitué par le peuple affaibli et divisé –, fait tout pour empêcher la création d'un front uni et populaire à l'échelle nationale et mondiale partageant des intérêts communs et des exigences contre l'appauvrissement social créé par les autorités politiques.
3. Pour cette raison, nous plaçons nos intérêts particuliers dans le cadre général des revendications politiques et économiques qui sont posées par une très grande partie du peuple grec, aujourd'hui pris sous le feu du capitalisme le plus brutal. Ces revendications
doivent être défendues jusqu'au bout afin d'aboutir, dans la coopération entre classes
moyennes et populaires de notre société.
4. La seule façon d'y parvenir est de remettre en question, dans l'action,
non seulement la légitimité politique mais aussi la légalité d'un pouvoir arbitraire,
autoritaire et antipopulaire qui avance à grand pas vers le totalitarisme.
5. Les travailleurs de l'Hôpital général de Kilkis répondent à ce totalitarisme par la démocratie. Nous occupons l'hôpital public et le mettons sous notre contrôle direct et total. L'hôpital de Kilkis sera désormais auto-gouverné et le seul moyen légitime de prise de décision sera l'Assemblée générale de ses travailleurs.
6. Le gouvernement n'est pas libéré de ses obligations économiques de dotation en personnel et en fournitures. S'il continue à ignorer ses obligations, nous serons dans l'obligation de rendre public cette situation et de demander au gouvernement local, mais surtout à la société civile, de nous soutenir par tous les moyens pour : la survie de notre hôpital ; le soutien au droit aux soins de santé publique et gratuits ; le renversement, par une lutte commune et populaire, de l'actuel gouvernement et l'arrêt de toute politique néolibérale, d'où qu'elle vienne ; une démocratisation profonde et substantielle, c'est-à-dire une démocratisation qui permettra à la société réelle, et non pas à des tiers, de prendre les décisions concernant son avenir.
7. Le syndicat de l'hôpital de Kilkis entamera, à partir du 6 février, une grève, en assurant uniquement les soins d'urgence, jusqu'au paiement complet des heures travaillées et au rétablissement de nos salaires à leur niveau précédant l'arrivée de la troïka (UE- BCE-FMI). Pendant ce temps, sachant très bien quelle est notre mission sociale et nos obligations morales, nous protégerons la santé des citoyens qui viennent à l'hôpital en leur assurant des soins gratuits. Nous demandons au gouvernement qu'il prenne ses responsabilités, et souhaitons qu'il renonce à sa cruauté sociale.
8. Nous décidons qu'une nouvelle assemblée générale aura lieu le lundi 13 février [...] afin de décider des procédures nécessaires pour mettre en œuvre efficacement l'occupation des services administratifs et réaliser avec succès l'auto-gouvernance de l'hôpital, qui débutera à partir de ce jour. Toutes les décisions concernant les membres du personnel et le fonctionnement de l'hôpital seront issues des AG quotidiennes [...].
Nous appelons à la solidarité du peuple et des travailleurs de tous les secteurs,
à la collaboration de tous les syndicats de travailleurs et des organisations progressistes,
ainsi qu'au soutien de tous les médias qui ont choisi de dire la vérité. Nous sommes
déterminés à continuer jusqu'à ce que les traîtres qui vendent notre pays et ses citoyens s'en aillent. Ce sera eux ou nous !
Les décisions ci-dessus seront rendues publiques
lors d'une conférence de presse le 15 février 2012. [...]
Nous appelons
a) nos concitoyens à faire preuve de solidarité envers notre mouvement,
b) tout citoyen injustement traité à agir par des actions de contestation
et d'opposition contre ses oppresseurs,
c) nos collègues d'autres hôpitaux à prendre des décisions semblables aux nôtres,
d) les employés du secteur public et privé et les membres des organisations syndicales et progressistes à agir de même, afin d'aider notre mobilisation à prendre la forme d'une résistance universelle ouvrière et populaire et de soulèvement, jusqu'à la victoire finale
contre l'élite économique et politique qui aujourd'hui opprime notre pays et le monde entier.»
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