Du 16 au 18 février • Lyon
"Trente années de monnaies sociales
et complémentaires – et après ?"
« Organisé par les laboratoires LEFI (Laboratoire d'économie de la firme et des institutions)
et Triangle (action, discours, pensée politique et économique), Université de Lyon,
ce colloque international est trilingue (espagnol, anglais, français) et pluridisciplinaire.
Il appelle tout type de proposition dans le champ des monnaies sociales ou complémentaires, mais se centre particulièrement sur le thème "Trente années
de monnaies sociales et complémentaires – et après ?"
Depuis les années 1980, se sont développés dans le monde des dispositifs locaux d’échange basés sur la mise en œuvre de monnaies spécifiques. On ne dispose que d’estimations discutables sur leur étendue, et leur diversité est méconnue ; mais il semble que 4000 à 5000 dispositifs de ce type existent aujourd’hui dans plus de 50 pays, autour d’un nombre de plus en plus important de modèles : LETS, banques de temps, réseaux de trueque sur le modèle argentin, monnaies Hour sur le modèle d’Ithaca, monnaies de type Regio sur le modèle allemand, monnaies et banques communautaires sur le modèle de Fortaleza, monnaie à projets multiples comme la monnaie SOL en France, monnaies locales de « villes en transition », systèmes de type RES, etc.
Cette vague de monnaies est inédite à l’échelle mondiale depuis les débuts de l’industrialisation au tournant du XIXe siècle. Ces dispositifs sont qualifiés de « monnaies sociales », «monnaies complémentaires », « monnaies communautaires », «monnaies locales» ou encore « monnaies libres ». Ces diverses dénominations ne renvoient pas exactement aux mêmes objectifs ni aux mêmes réalités. Jusqu’ici, ces dispositifs n’ont généralement pas franchi deux frontières : celle de la soumission à de purs objectifs politiques, et celle de l’intégration dans la logique lucrative d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises.
Si, depuis les années 1990, cette vague a rencontré l’intérêt de certains chercheurs en sciences humaines et sociales, le bilan demeure mitigé : il faut certes reconnaître l’émergence d’un nouveau champ de la recherche sur cet objet qui apparaît nouveau par son ampleur et par sa nature, mais on ne peut que regretter le faible écho que ces travaux ont eu dans les sciences humaines et sociales en général et la faiblesse de leur visibilité académique, qui en fait un domaine encore très marginal.
L’objectif de ce colloque est non seulement de montrer en quoi les travaux sur ces monnaies ont une légitimité scientifique, laquelle renvoie à la légitimité pratique de ces expériences elles-mêmes, mais de prétendre qu’il leur revient une place significative dans les diverses disciplines concernées par ces dispositifs d’échange : économie, géographie, sociologie, sciences politiques, anthropologie, histoire, droit... Une difficulté académique tient certes à ce qu’ils interpellent des champs d’études au croisement de plusieurs disciplines : les études du développement, le développement local, l’échange marchand, l’économie sociale et solidaire, le développement soutenable, les pratiques monétaires, les espaces monétaires, la souveraineté, les nouveaux espaces de transaction et de sociabilité, les mouvements sociaux à revendication économique, le lien social, les dynamiques associatives ou encore les initiatives économiques des femmes, etc.
En conséquence, ce colloque sera pluridisciplinaire : il accueillera des communications
de diverses disciplines, mais aussi des communications interdisciplinaires.
• Le 18 février 2011, une Journée "Acteurs des monnaies sociales et complémentaires" visera à mettre en contact et faire dialoguer les porteurs de projets, gestionnaires de programmes, chefs de missions dans les collectivités locales, élus locaux, mais aussi observateurs intéressés... Elle est organisée par les laboratoires Triangle
et LEFI, l’Association SOL et l’Institut Palmas Europe. »
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