Lundi 4 octobre • Paris
Apéri'clip
Rencontre publique avec quelques membres de l'association CLIP,
dont l'objet est la mise en place de la propriété d'usage de lieux de vie collective.
« Face à cette nécessité de gagner de l'argent pour habiter quelque part, la réponse habituelle et compréhensible est de contracter un prêt afin de se rendre personnellement propriétaire de son habitat, pour à terme ne plus avoir à financer que son entretien. L'autre choix est de rester locataire, mais cela donne peu de garantie face à l'avenir et peu de possibilités d'intervenir matériellement sur son logement. Si la première solution semble rationnelle individuellement, elle ne résout pas pour autant le problème de la marchandisation, puisqu'à chaque déménagement l'habitation repassera par l'étape marchande.
Au niveau global, chaque accession à la propriété entretient le marché immobilier dans son ensemble, en l'alimentant par de l'argent gagné en travaillant. Le problème est l'abstraction du mécanisme d'ensemble, où l'acquisition du droit d'habiter se fait en menant des activités quelconques du moment qu'elles permettent de gagner de l'argent. On aboutit en conséquence à un résultat paradoxal, où malgré les efforts consentis collectivement à gagner de l'argent en travaillant, ces efforts ne contribuent pas à améliorer la situation globale des logements… qui, de fait, deviennent toujours plus chers.
Le CLIP (collectif de libération de l'immobilier privé) donne la possibilité d'une autre réponse en se donnant les moyens de retirer l'habitation du marché immobilier définitivement, sinon sur le long terme, tout en offrant aux habitants les mêmes droits d'usage qu'ils auraient s'ils étaient propriétaires. En effet, l'association des habitants est l'associé majoritaire de la SARL propriétaire du lieu d'habitation, ce qui à l'exception des trois décisions extraordinaires exigeant l'accord du CLIP (revente, transmission de parts et modification des statuts) lui donne l'autonomie dans la gestion du lieu.
Le CLIP à lui seul est bien évidemment insuffisant pour éviter aux personnes de devoir un minimum gagner de l'argent par ailleurs, mais sa réponse contribue sans ambiguïté à reconnecter l'activité des personnes à leurs besoins fondamentaux, dont le logement fait partie. Le fait de démonétariser certaines activités liées à l'habitat (dans la phase de montage du projet aussi bien qu'une fois l'immeuble habitable), c'est à la fois réduire nos besoin d'argent - et donc de travail rémunéré - et donner un sens beaucoup moins ambigu à nos activités quotidiennes. »
Lieu de l'apéri'clip : Le "Gros Belec",
107, rue du Chemin Vert, Paris 11e.
M° Père-Lachaise.
(et ses précédents en Allemagne).
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