20/01/2011

L’Etat contre les logements alternatifs

L'association des Habitants de logements éphémères ou mobiles (Halem) appelle à soutien pour le droit à un habitat choisi, modeste, écologique et citoyen
et l
e droit de vivre et travailler localement.

« La situation du logement en Ariège est catastrophique ; impossible de trouver des locations dans le département ; alors que les zones rurales se désertifient, les touristes dont beaucoup d’étrangers, Anglais, Allemands, Hollandais, font main basse sur l’immobilier. Des jeunes qui travaillent, intégrés socialement ! Des jeunes qui ont choisi de vivre en milieu rural, donc qui revitalisent les campagnes. Des jeunes fortement impliqués dans une démarche d’habitat écologique et de préservation de la nature.

Faute de trouver un logement, Léa et Tom, qui vivent et travaillent en Ariège, décident
en 2007 de s’installer sous une tente, une yourte. Un propriétaire toulousain leur prête son terrain en friches au milieu des bois en échange du défrichage et de l’entretien de la parcelle. Tom et Léa ont fait le choix de vivre là et de travailler dans la région alentour, modestement, de façon écologique et dans le plus grand respect de la nature. Ils sont bien intégrés localement : accueillis et soutenus par le maire et les habitants de la commune.

Léa et Tom ont été condamnés par l’État devant le tribunal correctionnel de Foix à la destruction de leur habitat, une amende de 600 € et 10 € par jour de pénalités de retard. Leur délit : avoir choisi d’habiter une tente (une yourte) plutôt que de crever de froid dehors. Ils ont comparu en première instance le 9 février 2010 suite à une plainte de la Direction départementale de l’environnement et de l’agriculture (DDEA), sur le fondement d’articles du code de l’urbanisme pour infraction au permis de construire, alors que la yourte n’est pas une construction. On ne construit pas une tente, on ne détruit pas une tente : on monte et démonte ! Léa et Tom font appel et réclament la relaxe et le droit à un habitat modeste écologique et choisi, le droit de vivre, le droit de travailler localement. [...] »

L’audience en appel est fixée au 17 février prochain (Toulouse).
Soutiens : associations Halem, Dal, Cheyen, Vie et Habitat choisis,
Permis de Vivre, Ma Cabane, Passerelle Eco, Terres de Couleur...

> Pour en savoir plus et signez la pétition.

1 commentaire:

kuriakin a dit…

Dernière nouvelle sur Léa et Tom :
20 mai 2011
Relaxe et fin des poursuites pour Tom et Léa
Une bonne nouvelle...
"Après deux années de bras de fer avec une administration zélée et un procès très médiatisé, la Cour d’Appel de Toulouse s’est prononcée sur le sort réservé à la yourte de Tom et Léa poursuivis pour avoir habité à plein temps cette tente traditionnelle installée dans un champ sur la commune d’Arrout.

Le verdict du président est tombé: relaxe et fin des poursuites… De quoi mettre du baume au cœur de Tom et Léa qui vont pouvoir enfin reprendre une vie normale, à l’ombre des caméras et des journalistes.

Au-delà de l’histoire singulière de ce jeune couple qui, après avoir cherché à se loger dans cette partie du Couserans pour mener à terme leurs projets professionnels (lui, en tant que cordiste spécialisé dans les travaux de hauteur, elle dans le maraîchage biologique), ont décidé d’installer une yourte sur un terrain mis à disposition gracieusement contre entretien de la parcelle.

Cet habitat léger sans empreinte écologique est devenu une solution de substitution adaptée à leurs moyens et à leurs convictions, leur permettant de vivre plus proche de la nature.
«Il n’y avait pas de logement social disponible, explique Tom, on vivait une partie de l’année en gîte et l’été dans un camion»

Maitre Caroline Macary, avocate au barreau de Paris venue défendre le couple, avait demandé la relaxe au mois de février… elle a été entendue.

C’est une avancée remarquable pour le droit au logement des personnes aux revenus modestes dans un contexte de crise économique grave.
C’est aussi une reconnaissance du choix de vivre écologiquement au plus près de son travail […] nous sommes vraiment heureux !»
Face au flou juridique et à la recrudescence des procès, il se pourrait bien que cette décision fasse jurisprudence."