Robin des Bois, association de protection de l'Homme et de l'environnement,
s'intéresse (entre autres) depuis plusieurs années à la contamination des eaux,
des sols et des animaux par les PCB (polychlorobiphényles et polychloroterphényles).
Depuis 2008, elle réalise un Atlas des sites français pollués aux PCB,
réactualisé régulièrement (dernière mise à jour en octobre dernier).
« Les PCB sont des hydrocarbures cycliques chlorés dérivés du benzène. Les qualités diélectriques, adhésives, plastifiantes, ignifugeantes et biocides des formulations aux PCB ont induit des utilisations multiples et une imprégnation de l’environnement atmosphérique
et aquatique. Ils ont été employés en système dispersif dans les encres, les papiers,
les textiles, les linoléums, les peintures, les câbles, les cordes, les adhésifs, les PVC, les cartes électroniques, les caoutchoucs, joints et mastics, des carburants.
Ces applications ouvertes ont rejeté les PCB dans l’environnement pendant les fabrications, en cours d’usage et après usage.
Les PCB ont aussi été utilisés dans des applications semi-ouvertes comme les fluides hydrauliques, les liquides de transferts de chaleur, les huiles de lubrification,
les huiles d’usinage de métaux, et les électro-aimants. Les PCB pouvaient alors,
au moment de leur emploi, de leur remplacement ou de leur régénération, contaminer directement ou indirectement les lieux d’utilisation ou les milieux naturels périphériques.
Les PCB ont été utilisés dans les condensateurs d’appareils électroménagers et des véhicules à moteurs, dans les ballasts de lampes à fluorescence et des néons.
Ces usages clos envahissent et contaminent en fin de vie les décharges, les sites de broyage ou de recyclage, même si chaque dispositif contient seulement quelques 10 à
200 grammes de PCB. Ils exposent aussi ceux qui sont dédiés au démontage des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) à des risques sanitaires sous-évalués.
D’autres condensateurs contiennent plusieurs kilos de PCB et sont intégrés au réseau électrique de l’habitat collectif, des installations industrielles et tertiaires.
En fin de vie, ils ne rejoignent pas toujours les filières d’élimination règlementaire et sont souvent enfouis et écrabouillés, se transformant brusquement de système clos en système ouvert, vers l’environnement. Les gros systèmes clos sont les transformateurs électriques qui, pour les plus importants, peuvent contenir plusieurs centaines de litres de PCB. En plus des fuites en cours d’usage, la vulnérabilité principale des transformateurs de puissance est leur démontage hors normes par des voleurs de cuivre.
Il faut mentionner également le cas oublié des radiateurs mobiles à huile remplis entre 1950 et 1980 d’huiles aux PCB et qui n’ont jamais pu trouver de filière dédiée en fin de vie,
hors les trottoirs, les décharges sauvages et un site de broyage dans la Loire. [...]
Les sources des PCB et leurs cachettes sont multiples ; les motifs de dispersion sont presque innombrables, des négligences aux inondations. [...] » Robin des Bois.
Pour en savoir plus :
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