01/02/2010

Tu me prêtes ton outil, dis ?

On connaissait les médiathèques de prêt, les bibliothèques de prêt de livres… Et si on essayait les Tool Libraries, « bibliothèques d’outils » ?

Je crois que l’idée a germé aux Etats-Unis. Autrefois, les syndicats et coopératives pouvaient mettre à disposition des outils pour compléter une trousse pour un moment ou un travail donné, bricoler, bosser à la rénovation ou à la construction de sa maison...

Selon Wikipedia, c’est en 1976, que la ville de Colombus, dans l’Ohio, a eu l’idée de relancer ce type d’initiatives. Aujourd’hui, elle met à disposition des particuliers et des associations près de 4500 outils (ça va de la perceuse à de plus gros engins de chantier, en passant par les bonnes vieilles brouettes) ! La ville de Portland en possède même désormais trois ! Elles ont chacune des centaines d’outils (et des centaines de membres).

On fait également souvent allusion pour ce sujet à la bibliothèque de Berkeley (Berkeley Public Library's Tool Lending Library), en Californie. Elle est réservée aux résidents et aux propriétaires de la commune. C’est gratuit. D’autres destinent leur matériel uniquement aux «volontaires» œuvrant pour des bonnes causes (réparations de quartier, rénovations pour les maisons des plus pauvres, etc.). Certaines bibliothèques d’outils (outitothèques ?) américaines préfèrent quant à elles demander une adhésion ou un abonnement (par exemple, 25 dollars/an, soit 17,50 euros).

En France, certaines associations (collectionneurs de vieilles bagnoles par exemple) ou certains SEL-systèmes d’échanges locaux (voir l'exemple du SEL de Pessac et de son "râtelier") mettent en œuvre ce type de prestations. Mais il faut bien sûr être adhérent.

Je suis tombé récemment sur La Grotte du Barbu, un site internet tenu par Babozor, qu’un blogger a surnommé le « McGyver de la high tech », une sorte de geek qui explique ses bidouilles par vidéo. Il parle de mettre en ligne dans les mois prochains un sous-domaine pour une « bibliOtek », bibliothèque de prêt d’outils en ligne. A suivre…

Sur Internet également, Servisphere, réseau d’échanges de services entre particuliers, met en contact les personnes qui, notamment, proposent ou ont besoin d’outillage, selon leur région (rubrique « Prêt de matériel »). C’est gratuit, il suffit de s’inscrire. J’ignore si cela fonctionne bien ou pas. Tout ce que je peux dire c’est qu’il y a bien des annonces actualisées. Certains autres « échanges » ressemblent davantage à des offres de services commerciaux rétribués. Idem mais avec moins de propositions, le site Un prêté pour un rendu.

> Les prêts permettent de faire des économies, de réduire la consommation de produits dont on ne sert pas tous les jours (donc de réduire leur/notre impact sur la nature), de permettre à d’autres personnes, qui n’ont pas forcément les moyens, de profiter de ces outils, de développer des rapports non marchands, gratuits, etc.

Dans chaque quartier, pourraient s’organiser ces lieux d’échanges. Reste à trouver comment gérer concrètement les allers-retours, la confiance des retours, l’usure d’usage, les annonces d'offre et de demande (site internet ou affichage local, par exemple), la mise en commun de matériel privé ou l’achat de matériel communautaire, etc. Mais on a vu des challenges beaucoup plus difficiles...

Voilà, maintenant à vous de modeler cette idée comme il vous convient…

PS : pour être complet sur le sujet, rappelons que l'autre "phénomène" – un peu moins glamour socialement car il fait entrer dans le jeu une somme d'argent mais permet d'éviter un certain gaspillage –, qui se développe depuis quelques années sur le Net, ce sont les sites de location entre particuliers : une personne possède un objet –tronçonneuse, voiture, table à langer, etc.– qu'elle n'utilise pas. Elle le loue contre une somme d'argent (à la journée, à la semaine ou au mois) à une autre personne qui a en besoin. Le site faisant l'intermédiaire pour le croisement de l'offre et de la demande.

J'ai trouvé quatre sites de ce genre : consoloc (domaine du groupe ConsoGlobe) et jelouetout, qui ne prennent pas, à ma connaissance, de commissions sur les transactions. zilok et e-loue, prennent, eux, leur part du gâteau. Bien sûr, ces sites invitent les professionnels de la location a venir prendre un petit pied à terre chez eux, moyennant abonnement... "On n'est pas des utopistes, quand même !"

5 commentaires:

hagegebenjamin a dit…

Pour ma part, j'ai essayé Zilok et bien qu'ils prennent leur part du gateau, ils ont un service de qualité, et digne de confiance. Et puis bon, il me semble logique qu'ils prennent une commission. J'ai fait dessus 2 transactions qui se sont très bien passées et je salue ce type d'initiative qui se veulent être économes, écologiques et humanistes...

kuriakin a dit…

Commentaire de "Rakshasa" (lu à propos de ce post sur endehors.org) :

« Ça se fait aussi en France sous la forme de listes de mise à disposition d'outils, de matériel, appartenant à des particuliers. Chacun propose selon ses possibles quels outils il met à la disposition des autres membres du collectif. L'avantage de ce qui est présenté dans le texte, c'est qu'il n'y a pas à courir chez l'un ou l'autre pour le matos. L'avantage de la semi-collectivisation par liste, c'est que les gens se rencontrent autour d'un prêt de marteau. Par contre en cas de casse ou de perte je ne sais pas s'il est prévu que le collectif prenne en charge le remplacement.
L'organisation en "outilthèque" est très intéressante en tout cas. »

kuriakin a dit…

Suite du commentaire de "Rakshasa" (lu à propos de ce post sur endehors.org) :

« Et bien, tu peux déjà proposer ce genre de chose à des personnes que tu connais. Tu leur demande si elles ont des outils ou autre matériel (électro-ménager par exemple) à mettre à disposition en prêt et à quelles conditions (durée ou moment de la disponibilité par exemple). Et après une liste de diffusion avec les adresses, le matos et les conditions est établie sur le net, accessible à ceux qui ont l'adresse de la liste fournie confidentiellement par la ou les personnes qui s'occupent de la gestion de la liste (on peut aussi pratiquer la rotation de la tâche pour la gestion de la liste ;) ).
Chacun contacte alors les autres directement en fonction de ses besoins.
Ça se faisait là où j'habitais avant, mais j'avais un peu négligé la chose à l'époque parce que je n'avais pas vraiment de matos à mettre à disposition (ceci dit juste une pince ou un marteau, c'est déjà ça). Comme je ne connais pas le degré de confidentialité de ces listes, je ne peux pas trop te donner de précisions quant à l'accès et la localisation. Par contre, je vais me renseigner auprès d'un pote qui s'occupe de ce genre d'initiative et te tiens au courant.
J'espère avoir été un peu plus clair ce matin... »

Anonyme a dit…

Salut à tous, ça existe aussi en France !!
Un site permet de faire ça à domicile.
On a besoin de volontaires pour le rendre un peu plus vivant.
A vos outils.

http://nonmarchand.org

Anthony a dit…

Bonjour,

il existe un nouveau site BRICOLIB qui est une Bricothèque TOTALEMENT GRATUITE pour permettre aux particuliers de louer leurs outils ;)

http://www.bricolib.net